Kukac Arrobe - Histoires de Sexe

Kukac Arrobe

... yeux en amande d’un vert menthe à l’eau. Puis alors qu’elle songeait qu’un joli lapin se profilait à l’horizon d’une soirée perdue, un type jeune, paumé fit son entrée. Pourquoi sut-elle d’emblée que ce gars-là était celui qu’elle attendait ? Aucune idée, mais c’était comme si quelque part, une alarme s’allumait dans la tête aux cheveux bruns. Celui-là venait pour elle, elle l’aurait juré et il n’avait qu’une vingtaine de minutes de retard. Alors que l’autre au fond de la salle fouillait du regard la masse grouillante des consommateurs, des gens présents qui passaient un peu de temps dans ce lieu, les yeux d’Aleyna et ce jeune mâle en pleine forme se croisaient.

Le mec leva la main et traversa prestement, louvoyant entre les tablées, dérangeant parfois le calme des couples attablés. Il arrivait droit sur la jeune femme. Et fort de sa belle gueule il avança la bouche comme pour l’embrasser. Mais la main féminine tendue stoppa net l’élan de ces lèvres qui s’attendaient à une rencontre avec une joue couleur de velours.

— C’est toi que je viens voir ?
— Je ne sais pas ! Qui venez-vous voir ?
— Une fille ! Une fille qui écrit des histoires…
— Pas très précis comme description, ça peut être chacune des femmes qui composent cette assemblée. Vous n’avez rien de plus concret à me donner comme renseignements ?
— Si ! Elle s’appelle Aleyna, je crois.
— Voilà ! Alors, je suis bien celle que vous venez voir.
— Tu as l’air d’être une chouette fille. En tous cas, tu as un joli ...

... visage… et un corps superbe.
— Merci, mais vous ne vous intéressez donc qu’à la plastique des femmes, des filles que vous rencontrez ?
— Ben… tu ne trouves pas que c’est important le physique ? Être belle à voir, belle à regarder… pour moi c’est ce que j’aime le plus.
— Donc ce que les gens ont dans la tête, l’instruction, la culture, ça ne compte pas pour vous, Monsieur… Kukac, je crois ?
— Je vois ! Tu es une de ces intellos qui se la pète ? Tu écris des histoires pas trop mal ficelées, pas de quoi fouetter un chat, non plus.
— Bien entendu, mais vous quels sont vos centres d’intérêt dans cette vie ? Vous travaillez, vous aimez qui, vous aimez quoi ?
— Mais j’aime la vie tout bêtement, c’est déjà ça non ? Et puis, je suis venu pour te rencontrer, pas pour me prendre la tête avec une bourge.
— Mais je n’ai rien d’une bourgeoise, je dois travailler dur pour mes études. Et vous n’avez pas l’air non plus de rouler sur l’or.
— Ouais… mais bon on va faire un tour ? Ici il y a trop de monde, trop de gens qui se la jouent, des étudiants en mal de savoir.
— Et où voudriez-vous aller ? C’est un bien bel endroit, ce café, il ne vous plaît donc pas ?
— Tu as bien une piaule, une maison, un appartement, que sais-je ? Et puis tu me plais bien, alors pour quoi perdre du temps avec des discours idiots ? J’ai vraiment envie de baiser et si tu es là, c’est que tu le veux aussi.
— Je vous sens bien présomptueux ! Vous vous entendez parler ? Incroyable de voir qu’au vingt et unième ...