Kukac Arrobe
Datte: 18/03/2021,
Catégories:
nonéro,
exercice,
revebebe,
Auteur: Jane Does, Source: Revebebe
... Il se faisait appeler « Kukac ». Le premier message envoyé n’obtint qu’une réponse évasive, mais pas parce que notre héros repoussait cette main tendue. Non ! Il n’avait pas saisi seulement deux mots de ce poulet trop sophistiqué pour son cerveau mal développé. Alors Aleyna revint à la charge. Si en plus il n’était pas capable de comprendre… toute une éducation à refaire donc ?
Elle réitéra l’opération avec cette fois des vocables plus basiques, tentant de se mettre à la portée d’un esprit aussi simple. Et l’autre ne vit dans ce retour qu’un hymne à la gloire de sa répartie pourtant douteuse. Il s’ensuivit des échanges laborieux qui amenèrent la jeune femme à donner finalement un rencart à ce malotru. Et notre rusé renard sûr de lui, plongea à pieds joints dans cette nasse tendue par la jeunette grecque. Il reçut l’invitation comme une couronne de laurier. Vainqueur enfin d’une écrivaine dont il s’était enorgueilli de casser les textes à grand renfort de phrases creuses.
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Donc la demoiselle Aleyna ce soir-là se préparait à se rendre à son rendez-vous. Son appartement au deuxième étage d’un immeuble neuf était confortable. Elle venait de passer un long moment sous l’eau tiède d’une douche délassante. Un petit péché que cette adoration aqueuse à laquelle elle se soumettait plus que de raison. Puis d’une garde-robe pourtant assez restreinte, elle extirpait des atours la mettant en valeur. L’autre devrait être ébloui et l’image qu’elle allait offrir d’elle ...
... se devait donc d’être impeccable.
Une paire de bas, des vrais, accrochés à un porte-jarretelles mis pour la circonstance, recouvrant une culotte faite de dentelle, le tout assorti à un soutien-gorge qui faisait pigeonner deux seins fermes, notre petite Grecque voyait son reflet dans le miroir et tout lui semblait parfait. Là-dessus, elle passa un joli chandail, qui lui également se mariait avec une jupe simple, mais sexy. Pour finir l’ensemble, un maquillage savant rehaussait l’éclat de son teint hâlé. Enfin, sur son visage, la rose de deux lèvres brillantes illuminait le tout.
Elle passait aussi une veste qui tombait bien sur ses hanches, alliant la grâce de son coloris à celui de la jupe qu’elle portait, elle termina son œuvre d’art par des escarpins vernis du plus bel effet. La glace lui renvoyait l’image d’une gravure de mode digne de figurer dans les meilleurs magazines féminins. Alors une pochette sous le bras, elle se jugea… présentable et prête à affronter le vilain massacreur de nouvelles.
Budapest la nuit était une ville européenne illuminée. Et ce samedi soir avait quelque chose d’enchanteur, comme une magie toute particulière. Le Szimpla Kert, un étonnant bar en ruine de Budapest était le lieu de rendez-vous entre ce curieux personnage et la belle Aleyna. À vingt heures trente comme prévu, elle se trouvait à une table, dans l’attente imminente de l’arrivée de ce Kukac qu’elle guettait de pied ferme.
Et chaque personnage qui entrait était filtré par des ...