1. Histoire des libertines (53) : Colette, romancière et scandaleuse


    Datte: 18/03/2021, Catégories: Dans la zone rouge, Auteur: Olga T, Source: Hds

    ... n'a aucune objection à ce que Colette expérimente une vie extra-maritale avec des femmes. Bien au contraire, comme Colette le traduira dans son roman « Claudine en ménage », son mari pousse, par vice, Colette dans les bras d’autres femmes. C’est par l’intermédiaire de Willy que Colette découvrira l’amour homosexuel, avec une maîtresse de son mari, Charlotte Kinceler.
    
    L’étape suivante sera le trio : en 1901, Colette rencontre Georgie Raoul-Duval, qui devient sa maîtresse, puis celle du couple. Géorgie inspirera le personnage de Rézi dans la série des Claudine. Cette Américaine faisait partie de l’Académie de femmes saphiques et fit pénétrer Colette dans ce cercle de femmes avant-gardistes.
    
    Colette devint ainsi la maîtresse de plusieurs de ces femmes et fit ses débuts au théâtre dans divers tableaux vivants. Le couple, très libre, se partageait les maîtresses et les amants. Souvent les maîtresses de Colette devenaient celles de Willy. Et inversement. Ainsi de Marguerite Maniez, dite Meg, que Willy épousera plus tard.
    
    Colette a une autre relation saphique en 1905 dans les bras de Madeleine Deslandes (1866-1929), journaliste et romancière. Colette écrira : « Je la vois souvent, le soir, quand l'ombre a rendu impénétrables les futaies de la rue Christophe-Colomb (résidence de Madeleine), car je suis sa relation inavouable ». Madeleine déménagera au 177 bis, rue de Courcelles à Paris, où Colette et Willy vécurent quelque temps.
    
    Au trio Willy – Colette – Meg, ...
    ... s’ajoutera Missy (1863-1944), née Mathilde de Morny, Marquise de Belbeuf, dont je reparlerai. Willy la présenta en 1905 à Colette. La rencontre avec Missy n’était en effet en rien due au hasard. Elle était calculée, Willy voulant jeter Colette dans les bras de la très masculine Missy, pendant que lui s’amourachait de Meg. Willy, qui souhaitait poursuivre sa relation avec Meg, et mettre Colette à l’abri de ses propres déboires financiers de joueur, pensa à Missy, de 10 ans l’aînée de Colette, nièce de Napoléon III, divorcée depuis 1887 et lesbienne notoire.
    
    Le quatuor Willy-Meg-Colette-Missy sera épinglé dans « Le Cri de Paris », qui titre à leur propos dans son journal : « En Famille ».
    
    La vie de Willy-Colette était faite de procès, de retrouvailles, de menaces, de dénonciations, mais le couple ne parvenait pas à se séparer.
    
    Colette, jalouse et frustrée, se libère de plus en plus de cette tutelle. Elle se rend compte également que Willy exploite son talent littéraire.
    
    LES ANNEES SAPHIQUES : LA FEMME DE MISSY
    
    En 1906, Colette quitte son mari et s'engage publiquement dans une relation amoureuse avec Missy Leur liaison avait déjà commencée avant que Colette ne se sépare de Willy. Celui-ci avait tout fait pour pousser son épouse dans les bras de Missy, lesbienne revendiquée.
    
    Les deux amantes séjournent ensemble, à partir de l'été 1906 au Crotoy dans la villa « Belle Plage ». Colette y rédige « Les Vrilles de la vigne » et « La Vagabonde ».
    
    Colette déménagera près de ...
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