Histoire des libertines (53) : Colette, romancière et scandaleuse
Datte: 18/03/2021,
Catégories:
Dans la zone rouge,
Auteur: Olga T, Source: Hds
... plus tard, en 2011, Colette garde la maison.
Missy inspire à l'écrivaine le personnage de « La Chevalière » du roman « Le Pur et l'Impur », publié en 1932. Colette dira d'elle : « La Chevalière » qui, « en sombre ajustement masculin, démentait toute idée de gaieté et de bravade… Venue de haut, elle s'encanaillait comme un prince ». Colette avait pris la mesure du mal-être de sa chérie.
Colette n’aura pourtant pas été fidèle à Missy. Elle aura aussi, pendant cette période, des relations saphiques avec Renée Vivien (1877-1909), la grande poétesse saphique et Natalie Barney (1876-1972), dont nous avons déjà parlée en évoquent Liane de Pougy (voir « Histoire des libertines (52) : Des libertines de la Belle Epoque », paru le 2 janvier 2020). Nous reparlerons de ces deux égéries du saphisme.
Même pendant sa « période saphique », Colette n’est pas exclusivement lesbienne : elle a une brève liaison avec Auguste-Olympe Hériot (1881-1951), homme d’affaire, rencontré à l'hiver 1909, alors qu'il est l'amant de Liane de Pougy ! Il rencontre Colette à Monte-Carlo et lui fait une cour assidue, la couvrant de cadeaux et d'invitations à dîner. En juillet 1910, il l'emmène en voyage en Italie. Colette, tout juste divorcée, est libre de mener la vie qu'elle entend. Rome l'ennuie. En novembre, ils arrivent à Naples, visitent Capri, qui l'éblouit. Ils se rendent également à Nice en février 1911. Néanmoins, et même si la mère de Colette la presse d'épouser ce jeune homme qui la mettrait ...
... définitivement à l'abri du besoin, leur liaison prend fin peu après : si Colette apprécie la gentillesse de son jeune soupirant, elle méprise son oisiveté et constate qu'il est en proie à une nature mélancolique qui lui rend tout bonheur impossible.
NOUVEAU MARIAGE : COLETTE LA COUGAR!
Colette venait d’être engagée comme journaliste au Matin en 1910. Jusqu’au printemps 1911, il semble que leurs relations avec Henry de Jouvenel (1876-1935), le rédacteur en chef, aient été purement professionnelles.
Colette avait rompu avec une amante de passage, Lily de Rême, qui avait interprété Claudine à l’école à Tunis, peu de temps auparavant mais elle était toujours la maîtresse de Missy et d’Auguste Hériot, qu’elle voulait épouser. Ce projet tomba cependant à l’eau dès qu’elle fit la connaissance d’Henry. De son côté ce dernier rompit avec sa maîtresse officielle, Isabelle de Comminges, dite la Panthère, mère de Bertrand et qui menaça de tuer Colette. Cette menace fut prise au sérieux car des gardes de la Sûreté surveillèrent Colette jour et nuit jusqu’à ce que cette menace cesse sur un coup de théâtre : Auguste Hériot et la Panthère dont il avait fait la connaissance, embarquèrent pour une croisière de 6 semaines !
La relation avec Missy avait également cessé. Celle de Colette et Henry, qu’elle appelle Sidi, était passionnelle. Elle l’épouse en 1912. De lui, elle a, à 40 ans, son seul enfant, Colette Renée de Jouvenel, dite « Bel-Gazou ».
La vie de Colette ne s’apaisera ...