Une érotique Odyssée (1)
Datte: 07/05/2018,
Catégories:
Erotique,
Auteur: Lydris, Source: Xstory
... emprunté : pas une des ronces qui le bordent n’empiète sur cette langue brune au milieu des sous-bois. Les sens aux aguets, je scrute les troncs noueux qui m’entourent, attentif au moindre craquement d’une branche, au moindre froissement furtif, à la moindre ombre qui glisse. Et pourtant, quand mon regard finit par découvrir un homme adossé contre un des arbres, les bras croisés, je ne peux m’empêcher de sursauter.
— Tout doux, tout doux, dit-il d’une voix rieuse. Je ne te veux aucun mal, Ulysse.
En desserrant mes doigts de la poignée de mon épée, je scrute attentivement le nouveau venu. C’est un beau jeune homme à la chevelure si dorée qu’on dirait qu’elle scintille, aux traits gracieux, aux yeux malicieux. Il porte des sandales et un casque miliaires, mais surtout, il tient dans sa main droite une tige dorée.
— Qui êtes-vous ? demandé-je avec méfiance.
— Ton ange gardien, réplique-t-il en faisant un pas de plus vers moi. Ma sœur, qui a déjà veillé sur toi pendant la guerre, m’a supplié de te venir en aide. Et comme tes aventures sont plutôt divertissantes, j’ai accepté.
A ces paroles, je reconnais ce qu’il tient dans sa main droite en remarquant les deux serpents qui s’enroulent autour du bâton. Au même instant, il me semble qu’un reflet lumineux fait furtivement scintiller les côtés de son casque et de ses bottes –un reflet en forme d’ailes.
— Mange ceci, dit Hermès en me tendant une touffe d’herbes aux couleurs chatoyantes. Enfin, si tu veux triompher ...
... de ce qui t’attend là-bas.
La fraction de seconde pendant laquelle j’ai regardé le cadeau du dieu a apparemment suffi pour que ce dernier se volatilise ; en relevant la tête, je découvre qu’il ne reste de lui qu’un peu d’air distordu, comme celui qu’on observe en été au-dessus des champs de blé brûlant.
La touffe dégage une douce chaleur dans ma main, et –est-ce le fruit de mon imagination ? - on dirait qu’elle pulse doucement, comme une veine. Je la porte à ma bouche en frissonnant ; en mordant dedans, je lui découvre un goût amer, mais une texture veloutée qu’améliorent encore les quelques gouttes de suc qui viennent enrober ma langue de leur parfum douceâtre. Après avoir mastiqué avec application, je finis par avaler, et laisse la même chaleur que celle que j’ai sentie dans ma main envahir tout mon corps. Je me sens revigoré ; aussi, je me remets en marche d’un pas décidé.
Je ne tarde pas à tomber sur ce que mes gars ont découvert : une clairière si immense qu’on dirait presque que le bois s’arrête là, et un palais de marbre aux dimensions démesurées. En parcourant rapidement ses grandes colonnes et ses tentures pourpres des yeux, je ne découvre pas d’autre mouvement que celui du vent dans les rideaux ; toutefois, j’entends en effet les sons étouffés d’une flûte. Ils proviennent de l’entrée principale, située juste en face de moi, au fond de la cour prise en étau entre les deux ailes de marbre du palais. Lorsque mes doigts agrippent à nouveau de la poignée de mon ...