1. Heur et malheur de la môme Zara


    Datte: 16/03/2021, Catégories: ff, couleurs, revede, noculotte, nonéro, mélo, historique, amourdram, Auteur: Annie-Aime, Source: Revebebe

    ... attendre, fracassante. Et la suite…
    
    — C’est vous Zara qui avait cassé ce saladier. Il me venait de ma mère et j’y tenais comme à la prunelle de mes yeux.
    — Ce n’est pas moi, Madame.
    — Ne mentez pas ! Je retiendrai deux jours de salaire sur vos gages.
    
    Inutile de protester, cela mettait la vieille en fureur, mieux valait faire le dos rond.
    
    L’enfer culminait pendant les vacances scolaires.
    
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    Sur ces entrefaites, l’aîné débarqua un beau jour de juillet. Madame était dans tous ses états, Monsieur rayonnait, les frangines gambadaient dans tous les sens.
    
    Abdallah était un beau jeune homme, grand, bien proportionné, des traits agréables, un peu plus âgé que Zara. D’emblée il lui fut sympathique.
    
    Le sentiment instinctif de la jeune domestique pour le jeune homme trouva vite sa justification. Le lendemain de l’arrivée d’Abdallah, Zara était à nouveau prise à partie mais cette fois-là, le destin lui donnait un allié autrement plus efficace que ne l’était la benjamine.
    
    — Mais non Maman, c’est pas Zara, j’en suis sûre, protesta celle-ci, irritée que, comme à l’habitude, son témoignage ne fût pas pris plus au sérieux.
    — C’est vrai Maman, renchérit Abdallah. Puis se tournant vers sa sœur cadette : Aminata pourquoi tu accuses Zara alors que c’est toi, je t’ai vue.
    
    Dès lors, Aminata y regarda à deux fois avant de faire une crasse à la jeune domestique.
    
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    L’intervention d’Abdallah n’était pas fortuite. Il engageait ce faisant, les ...
    ... préliminaires en vue de se placer. Depuis le premier instant, quand il avait vu Zara, sa beauté l’avait frappé. Il s’était juré de la séduire. Un challenge qui distrairait son désœuvrement, pensait-il.
    
    Au fil de sa correspondance avec sa mère, il avait appris à peu près tout de la jeune domestique, ce dont il se foutait royalement au moment, sauf qu’alors il ne la savait pas si belle. Le constat changeait tout, du tout au tout, d’autant qu’il la savait divorcée, autant dire disponible.
    
    Ou en d’autres termes : une fille perdue, car dans les parages il ne fallait pas grand-chose pour ruiner la réputation des jeunes femmes. On ne dérogeait pas impunément à la règle et la beauté était plutôt une circonstance aggravante.
    
    En dépit de son jugement implacable, le jeune homme n’était pas meilleur ni pire qu’un autre, il était tout bonnement imprégné de la culture de sa communauté, jusqu’à la moelle. Pour lui, comme pour ses pairs et ses aînés, femmes répudiées équivalait fatalement à femmes de petite vertu. C’était ainsi depuis la nuit des temps. Ces dames portaient une tare, indélébile, et sauf à se remarier rapidement, elles fournissaient le gros des bataillons plus ou moins tarifés, voués au repos des guerriers.
    
    Putes ou demi-mondaines, c’était selon, mais n’allez pas croire que le statut de domestique préservait de ce destin inexorable. Pas du tout ! Sauf pour les cinglés et les mochetées dont, de toute façon, personne ne voulait.
    
    En revanche, le jeune homme n’aurait pas pu ...
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