1. Heur et malheur de la môme Zara


    Datte: 16/03/2021, Catégories: ff, couleurs, revede, noculotte, nonéro, mélo, historique, amourdram, Auteur: Annie-Aime, Source: Revebebe

    ... horreur. Tu as raison. Moi aussi je me déteste mais tu es si belle, si désirable. Pardonne-moi.
    
    Le jeune séminariste ne renouvela pas sa tentative ni sur le moment ni au cours des jours suivants. Il quitta définitivement la mission trois semaines après cet incident, sans jamais chercher à revoir Zara, laquelle en fut fort marrie.
    
    Des regrets mûrissaient en son âme troublée.
    
    Quelques jours après le départ de Michaël et pour la première fois depuis de longs mois, seule sur sa couche, Zara osa toucher ce sexe par lequel elle avait fauté. Une larme solitaire roulait sur sa joue.
    
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    Sans en être certaine, Zara soupçonnait être cause du départ de Michaël. Sans doute se serait-elle peu à peu abandonnée à la nostalgie romantique d’un amour fantasmé, si le tonton n’avait apporté un dérivatif autrement préoccupant.
    
    — Madame Razack cherche une jeune domestique pour sa maison, j’ai pensé…
    
    L’attaque était frontale. La famille Razack, un haut fonctionnaire en poste à Diffa, était tout ce qu’il y a d’honorable. L’opportunité ne pouvait pas être ignorée.
    
    — Mais… Et Zeinabou ?
    — On l’enverra au village, chez ta mère.
    
    Zeinabou entrait dans son quinzième mois et quoique non sevrée, ce qui n’avait rien d’étrange dans ces parages, les sevrages tardifs étant la norme, il n’était pas inenvisageable, au prix d’un peu de délai, de séparer la mère et la fille.
    
    Deux mois plus tard, la petite partit pour le village, convoyée par sa grand-tante, ...
    ... exceptionnellement mobilisée pour ce faire, tandis que Zara complètement démolie prenait son service.
    
    — Pourquoi donc pleurez-vous, ma chère enfant ? Vous verrez, vous vous habituerez vite. Vous serez très bien chez nous.
    
    La perverse cachait son jeu. Elle se révéla à l’usage une maîtresse irascible, tatillonne et tyrannique. Fort heureusement, le mari, un petit gros, bedonnant et chauve, intervenait pour tempérer les sautes d’humeur de sa femme. Encore qu’il fût souvent absent.
    
    Du moins, la pauvre domestique comptait-elle une amie, la benjamine des trois enfants, mais celle-ci était jeunette, juste entrée au collège, ce n’était encore qu’une petite poupée, innocente et adorable. En revanche, sa sœur, la cadette, lycéenne depuis deux années, était une vraie peste, pire que sa mère.
    
    Il y avait aussi l’aîné, un garçon, dont les maîtres parlaient souvent. Pas bien dérangeant toutefois, il était absent, au loin, à des années-lumière, poursuivant des études à l’étranger.
    
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    En dehors des tâches ménagères où elle excellait, l’art de Zara consistait à se garer. Elle n’y parvenait pas toujours.
    
    — Zara, où sont donc passés les biscuits que j’avais rangés dans ce placard ?
    — Je ne sais pas, Madame.
    
    Pouvait-elle répondre : « Aminata les a mangés, Madame », non bien sûr et l’aurait-elle fait que la mère ne l’aurait pas crue, sans compter que la cadette aurait trouvé le moyen de se venger, à l’instar de ce jour où Zara avait osé la contrer. La réponse ne s’était pas fait ...
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