Heur et malheur de la môme Zara
Datte: 16/03/2021,
Catégories:
ff,
couleurs,
revede,
noculotte,
nonéro,
mélo,
historique,
amourdram,
Auteur: Annie-Aime, Source: Revebebe
... nonchalant. Zara aidait pour les repas et les soins à la marmaille. Son ventre s’arrondissait.
Au cours du cinquième mois la tante la conduisit à la PMI dépendante de la mission catholique ; les sœurs assuraient un suivi dont on rapportait grands éloges.
De fil en aiguille, Zara s’inscrivit également aux cours de français et d’arithmétique, dispensés dans le même établissement.
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Que dire de l’accouchement ? Un beau bébé, de sexe féminin, cinquante-deux centimètres, trois kilos cinq. Il n’y avait pas plus beau bébé à des lieues à la ronde. On lui avait donné le prénom de sa grand-mère : Zeinabou.
La maternité seyait bien à Zara. Ses hanches étaient plus larges et sa poitrine plus opulente, si bien que sa silhouette gagnait en sensualité tout en restant gracieuse.
Zeinabou ne la quittait jamais. Zara avait appris à nouer son pagne à la manière traditionnelle afin de porter le bébé dans son dos. L’habitude aidant, la pratique n’était pas même une gêne pendant qu’elle procédait aux tâches ménagères ou donnait les soins aux enfants de sa tante.
La petite l’accompagnait pareillement aux cours qu’elle fréquentait de nouveau. Il arrivait que le bébé réclame la tétée. Zara s’exécutait de bonne grâce sans même avoir conscience des regards incrédules du jeune diacre, professeur de français. Pour tout dire, Zara n’était pas consciente de ce magnétisme, de cette attirance qu’elle exerçait sur la gent masculine.
Elle ne voyait rien. Son horizon se ...
... limitait à sa fille, sa tante, ses cousins et cousines, sa famille au village et accessoirement au tonton détestable parce qu’elle ne pouvait faire moins.
Bien sûr, il y avait aussi Michaël, le jeune séminariste qui dispensait les cours. Lui aussi gravitait plus ou moins dans l’univers de Zara. Il ne pouvait pas en être autrement parce que le jeune homme était investi d’une parcelle d’autorité sans compter qu’il était doté d’une beauté exotique assez fascinante : blond, des traits fins et réguliers, des yeux clairs et lumineux, des manières raffinées, délicieuses et une peau si blanche, si lisse, si fine qu’elle n’en paraissait que plus délicate. Et de fait, Zara était fascinée mais tout à fait innocemment comme l’est un amateur éclairé face à la beauté d’un Degas.
Aucune mauvaise pensée ne polluait l’esprit de la jeune femme. Du reste, le sexe pour elle était désormais proscrit et elle n’imaginait pas s’y adonner à nouveau un jour. Et, tout bien considéré, Michaël n’était pas plus, pas moins qu’un dieu grec, trônant sur son Olympe, inaccessible au commun des mortels.
Aussi, la surprise de Zara fut-elle totale le soir où Michaël déclara sa flamme. Ce soir-là, le jeune homme la retint après le cours. Une fois seuls, l’attitude du diacre basculait au point que la jeune mère, aussi innocente qu’elle fût, ne pouvait pas se méprendre. Quoique sans brutalité, l’homme se faisait entreprenant.
Déconcertée, Zara ébaucha un mouvement de recul, un pur réflexe.
— Je te fais ...