Un massage révélateur - Histoires de Sexe

Un massage révélateur

... rappelle à moi.

— Laure, ça va ? Tu es toute pâle !

C’est Agnès qui revient vers moi.

— Oui, oui, c’est juste un éblouissement.
— Peut-être, mais je vais rentrer avec toi. Pas question que tu conduises. Hugo, tu finis seul.

Je rentre avec Laure. À tout à l’heure.

En deux paroles, Agnès a tout organisé. Elle me tient par le bras pour finir mes courses. Elle porte mon panier. Elle conduit ma voiture. Je la laisse faire, et pourtant je suis en pleine possession de mes moyens. Mais c’est agréable de se laisser guider. Il y a bien longtemps que personne ne s’est occupé de moi. Vouloir être une femme indépendante, c’est tout assumer, mais il y a des moments où l’on voudrait partager.

Arrivées chez moi, elle entre aussi. Je l’invite à prendre un verre pour la remercier. Nous sommes assises l’une en face de l’autre, elle tient mes mains dans les siennes ; c’est si naturel… Elle me regarde dans les yeux.

— J’ai beaucoup pensé à toi depuis huit jours.
— Ah ?
— Oui, je t’ai trouvée très belle. J’ai trouvé que sur ton balcon tu avais été…
— Non, ne dis rien. J’ai honte.
— Mais regarde.

Et elle sort son smartphone, fait deux-trois mouvements et me montre une photo. Il me faut quelques secondes pour réaliser que c’est moi. Moi, photographiée depuis sa maison. Moi, les cuisses ouvertes, les jambes appuyées sur la rambarde. Moi, le sexe ouvert par des doigts qui sont les miens. Moi, le visage crispé, transpirant la perversité, la douleur, la jouissance.

— ...

... Mais… mais… je ne…
— Rassure-toi, c’est entre nous. Juste un souvenir. Un souvenir que je regarde tous les jours. Un souvenir, comme une promesse. Pas toi ?
— Une promesse ?
— Oh oui ! Une promesse de plus fort ! De plus grand ! De plus sensuel ! De plus érotique ! De plus sexe !
— Agnès, tu me mets mal à l’aise ; je n’ai pas l’habitude de parler ainsi. De dévoiler mes sentiments, mes envies.
— Écoute, je n’ai que trois questions à te poser. Tu es d’accord pour me répondre honnêtement ?

Ses yeux me fixent. Ses mains se sont emparées des miennes après avoir abandonné le téléphone sur la table.

— Oui.
— As-tu trouvé un plaisir particulier à te montrer sur ton balcon ?
— Oui.
— Merci de ta franchise. Franchement, tu aurais dit non, je ne t’aurais pas crue. Maintenant, réponds à cette question : as-tu trouvé du plaisir à regarder Hugo, dominé par les hommes ? Aussi as-tu compris le lien qui lie Hugo et Claire à moi ?
— Oui.
— Oui à quoi ?
— Oui, j’ai apprécié regarder. Oui, j’ai compris le lien.
— Sois plus claire.
— Ce lien, c’est qu’Hugo est une sorte de soumis que tu utilises à ton gré. Pour Claire, je pense qu’elle est consentante, bien sûr, et qu’elle profite de la situation.
— C’est bien vu. Oui, Hugo se prête à mes demandes. Et Claire aime le voir ainsi. Il aime et elle aime. Maintenant, une dernière question. Tu es prête à répondre sincèrement ?
— Je ne suis pas douée pour la simulation.
— J’aimerais que nous fassions un bout de chemin ensemble. Tu as ...