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Histoire des libertines (41) : Joséphine, grand amour de Napoléon et grande libertine
Datte: 11/03/2021, Catégories: A dormir debout, Auteur: Olga T, Source: Hds
... la citoyenne Beauharnais s'arrange toujours pour être bien mise, contractant des dettes dont elle règle les plus criantes en jouant de ses charmes. Elle reprend sa liaison avec le général Hoche, mais celui-ci refusera de divorcer pour elle, préférant conserver à la fois sa jeune épouse et sa maîtresse expérimentée. Rose enchaîne les amants, ce qui lui cause une certaine mauvaise réputation auprès de l’opinion publique. Séduisante à souhait, elle a néanmoins les dents si gâtées, que les peintres portraitistes se doivent de la représenter sur leurs toiles les lèvres fermées. Au fil des mois, elle s'arrange aussi pour récupérer les biens d'Alexandre, grâce à Barras. À l'été 1795, elle va louer un petit hôtel particulier, rue Chantereine, à Paris, qui va lui permettre de mieux vivre « selon son rang ». C’est l’époque des « Incroyables » et des « Merveilleuses ». Joséphine, avec Mme Tallien, en est le symbole. Joséphine et Theresa Tallien sont, selon Agnès Grossmann, des « survivantes ». Elles sont bien décidées à profiter de la vie. Les « Merveilleuses », empruntant à l’Antiquité païenne, prétendirent s’habiller (ou plutôt se déshabiller) à la grecque ou à la romaine, leur toilette consistant principalement en manteaux, costumes, tuniques à la grecque. Faites d’étoffes légères et même diaphanes, ces robes étaient trop collantes pour qu’on puisse y coudre des poches, ce qui obligea les élégantes à porter le mouchoir dans un sac appelé, d’un mot grec, « balantine » ...
... ou, d’un mot latin, « réticule ». Tantôt, sur une vaste perruque blonde, elles arboraient des chapeaux immenses ; tantôt elles portaient les cheveux courts et frisés, comme ceux des bustes romains. Les reines de la mode d’alors étaient, outre Theresa Tallien, que l’on appelait alors « Notre-Dame de Thermidor », Joséphine de Beauharnais, Fortunée Hamelin, qui poussa le plus loin l’audace dans la nouveauté, Juliette Récamier, Germaine de Staël et Mme Raguet, que l’on comparait à Minerve et à Junon, etc. On les appelle aussi les Polissonnes ! Tout un programme ! Voulant se faire remarquer davantage, plusieurs Merveilleuses imaginèrent de se montrer, dans les promenades et les jardins publics, couvertes seulement de toilettes de gazes transparentes, de robes si légères, si diaphanes, en quelque sorte plus indécentes qu’une entière nudité, qu’on pouvait les nommer de l'« air tissu ». Nouant une grande amitié avec Theresa Tallien, Joséphine passe pour être une des « reines » du Directoire, et devient la maîtresse de Barras, qui était déjà marié. Elle est alors une femme entretenue par ses nombreux amants. BARRAS ET MADAME TALLIEN LA « REFILENT » A BONAPARTE Barras, se détachant de Joséphine, cherche à s'en débarrasser et lui présente, dans son propre hôtel, lors d'un dîner le 15 octobre 1795, un officier qui était encore récemment en disponibilité, un certain Napoléon Bonaparte, censé lui apporter une certaine stabilité financière et une position convenable dans le ...