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Histoire des libertines (41) : Joséphine, grand amour de Napoléon et grande libertine
Datte: 11/03/2021, Catégories: A dormir debout, Auteur: Olga T, Source: Hds
Après avoir raconté la vie tourmentée de Mme Tallien, quoi de plus logique que de parler de Joséphine de Beauharnais (1763-1814), sa meilleure amie, elle aussi grande libertine et qui fût le grand amour de Napoléon Bonaparte ? C’est Napoléon qui l’appelait Joséphine, alors qu’avant son mariage avec le futur empereur, elle se faisait appeler Rose. LA FEMINITE INCARNEE Dans son ouvrage « Les salopes de l’histoire », Agnès Grossmann décrit ainsi Joséphine au moment où elle rencontre Bonaparte : elle « est la féminité incarnée dans toute sa splendeur, son élégance, ses artifices. (…) Elle continue à prendre soin de son corps. Il est long, mince et souple, dénué de corset et vêtu de mousseline transparente qui le laisse deviner avec ravissement. Joséphine a une peau superbe, plutôt brune et parfumée. Son visage, toujours fardé, est joli, bordé de cheveux châtains, animé par de beaux yeux marrons aux très longs cils, avec un petit nez relevé qui lui donne du piquant. Elle cache ses dents gâtées derrière un éternel demi-sourire en accord avec la douceur de son regard. Joséphine est réputée pour sa coquetterie mais aussi sa façon de se mouvoir, particulièrement gracieuse. Sa voix est envoutante, ravissante à entendre. Tout en elle semble tendre. En fait, Joséphine a ce qu’on appelle aujourd’hui un charme fou. Nonchalante comme savent l’être la créole, alanguie, d’une politesse et de manières exquises, elle n’est que douceur, volupté et raffinement. » LA BELLE CREOLE Née ...
... Marie Josèphe Rose Tascher de La Pagerie, la future Joséphine était issue d’une riche famille de planteurs créoles qui exploitent une plantation de cannes à sucre en Martinique, sur laquelle travaillent plus de cent cinquante esclaves africains. En réalité, la plantation périclitait, du fait de la mauvaise gestion du père de Rose, qui, de ce fait, n’eut pas l’éducation en métropole qui était la tradition des enfants des riches familles créoles. De son enfance martiniquaise, Joséphine garda un caractère et des habitudes correspondant à l'image que se faisaient les Français d’alors des Créoles : paresseux, sensuels et capricieux. Elle joua beaucoup de cette image. Son habitude de manger du sirop de canne à sucre détériora précocement ses dents, ce qui la poussa à adopter un demi-sourire fermé qui lui donnait un air énigmatique. UN PREMIER MARIAGE MALHEUREUX ET DES TROMPERIES RECIPROQUES En 1779, Rose épouse le vicomte Alexandre de Beauharnais (1760-1794), lui aussi originaire de la Martinique, une bonne lignée et une belle fortune. Ils auront deux enfants, Eugène, né en 1781 et Hortense, née en 1783 (dont nous aurons l’occasion de reparler dans cette rubrique). Son mariage avec Alexandre de Beauharnais sera une catastrophe : mariée à seize ans, mère à dix-sept, vivant séparée de son mari à vingt, les débuts, de celle qui n’est encore que Marie-Rose, ne font pas rêver. Cependant la future Joséphine ne se laisse pas abattre. Quand son mari l’accusera d’adultère, ...