1. L'attente (1)


    Datte: 11/03/2021, Catégories: Hétéro Auteur: Anthynéa, Source: Xstory

    ... que déborde légèrement de la table. J’entends ton souffle, calme, posé. Le mien l’est moins, mais j’ai de bonnes raisons pour cela ! Et j’avoue que c’est très tendre, que j’adore et que je ne vais rien faire pour calmer tes ardeurs. Rien que tes paumes ou tes doigts pour passer sur mon épiderme et toujours ces coulées de liquide qui me rafraichissent juste le temps qu’elles se déposent sur moi.
    
    Tu reviens, tu insistes sur certains endroits, sur chacun de mes bras, avant d’étirer un à un mes doigts et puis quelle main remonte le long de mon corps, effleure ma poitrine compressée sur l’assise de la table ? Elle file sans trouver d’obstacle pour mieux se retirer vers le milieu de ce que j’étale à ta vue. Cette fois les mains évitent mes fesses, pour mieux se faufiler le long de mes jambes. Et l’une après l’autre, mes gambettes sont prises d’assaut par ces fureteurs qui diffusent le parfum entêtant de l’huile essentielle.
    
    Sans un mot, tu écartes enfin délicatement, en me prenant chacune d’entre elles par les orteils, mes cuisses l’une de l’autre. Je comprends désormais le besoin d’une table de grande largeur. Alors tu fais remonter de nouveau tes deux battoirs ouverts sur la face interne de chaque jambe. Tu t’arrêtes à la lisière de la jointure des deux, juste à l’entrée du pont qu’elles forment. Le manège dure une fois deux, fois et je ne compte plus. Mais mes soupirs en disent long sur ces attentes qui sont les miennes.
    
    Tes manipulations sont juste un rêve éveillé. ...
    ... J’adore cette dextérité quand tes doigts s’insinuent ici où là, partent et reviennent dans un carrousel qui me fait frissonner. De ma gorge les plaintes sont continuelles et pas spécialement de douleur. Non ! À aucun moment tes doigts ne pincent ou étirent au point d’en amener des douleurs. Ils sont comme le bout des miens sur les touches de mon piano. À cette seule différence, c’est que la touche unique est ce dos qui t’inspire, une musique de l’âme.
    
    Tu es le compositeur d’un menuet ponctué de mille vibratos, lesquels se traduisent par ces trémolos qui s’échappent de ma gorge. Le point d’orgue est finalement atteint alors que je ne m’y attends plus. Laquelle de tes deux pattes est la première à s’élancer sur mes reins, laquelle plonge doigts baissés vers un abîme profond qui se cache au fond d’un sillon si sensible ? Je ne cherche pas à savoir, ne faisant que ressentir ces attouchements qui arrachent des tressaillements à mes pores à fleur de peau.
    
    J’aime que tu passes et repasses de longs instants le long de lèvres qui s’entrouvrent dans d’insupportables chatouillis, tous mes sens exacerbés. Et le malin plaisir que tu prends à abandonner cette bouche entrouverte, pour mieux revenir la taquiner quelques secondes plus tard, n’est qu’un vrai supplice douillet supplémentaire. Puis sans doute que le temps te semblant trop difficile à gérer ou peut-être que plus surement tu veux changer de terrain de jeu, ta voix me revient, suave et doucereuse.
    
    — On attaque le côté face, ...