1. Amants anonymes


    Datte: 09/03/2021, Catégories: fh, inconnu, jeu, Humour Auteur: Samuel, Source: Revebebe

    ... conviens, que ce soit une vraie cérémonie. Dans tes propos, je sens une âme tellement noble et il y a chez toi ce caractère altier qui doit venir de l’antique Égypte, puisque j’ai appris que tu avais des origines de ce côté-là de la Méditerranée. Aussi, je te propose le scénario suivant. Je vais chez toi. La porte est ouverte. Tu es au milieu de la pièce. Nue, le visage recouvert d’un voile opaque. J’entre. Je regarde ton sexe et le reste de ton corps. Et je m’en vais. Comme ça. Si on ne se revoit plus, ce n’est pas grave pour toi d’avoir montré ta nudité à quelqu’un qui ne pourra jamais te reconnaître.
    
    Mélanie éclate de rire et souscrit complètement à mon idée, tout en disant que ça ne peut venir que d’un type dérangé. Mais, a-t-elle ajouté, je préfère les dérangés aux rangés.
    
    Le samedi suivant, tout se passe exactement comme il était écrit. Sauf qu’elle a un très beau corps, un pubis délicat et ombragé d’une légère touffe rousse, des seins en poire qu’on croirait faits pour remplir parfaitement le creux de la main, des fesses harmonieuses et rondement joyeuses. Inutile d’ajouter que j’ai claqué la porte embarrassé par une érection qu’il n’aurait pas fallu titiller trop longtemps.
    
    À peine revenu chez moi, le téléphone sonne :
    
    — Alors ?
    — Alors quoi ?
    — Tu as aimé ton cérémonial ?
    — Beaucoup.
    — Bon, alors maintenant c’est à toi.
    — Comment ça ?
    — On fait la même chose, mais on inverse. Tu es nu dans la pièce ; un voile ou un foulard te couvre la tête. Et ce ...
    ... sera pour samedi prochain. On ne change pas un jour qui gagne.
    
    À vrai dire, je ne m’attendais pas à un tel retournement de situation. Mais je ne vois pas comment refuser. Sa proposition est d’un pur bon sens. J’ai une semaine pour me préparer psychologiquement. Il faut quand même que j’en parle à ma femme. Je lui conte un peu notre histoire et ses prolongements jusqu’à chez nous.
    
    — Tu ne peux pas être jalouse, puisque de toute façon, elle ne verra pas ma tête.
    — Mais qui te dit qu’elle ne fera que regarder ?
    — Moi, j’ai seulement regardé, alors elle… pareil…
    — Bon, ça ne me dérange pas plus que ça, vu que le samedi matin, je vais au marché… Et si tu es encore à poil à midi, je pourrais peut-être en profiter.
    
    Il faut dire qu’avec Camille, on s’entend bien et qu’on vit assez librement notre grand amour.
    
    Le samedi, je suis donc nu au milieu de la pièce avec un tissu épais et fleuri qui me couvre la tête. À l’heure dite, la porte s’ouvre. Un parfum entre et circule autour de moi. J’ai l’impression que cela dure une éternité, ce que ne confirmera pas la pendule. Puis la porte claque. Je n’ai rien fait, je n’ai pas bougé, mais je suis épuisé… Ce jour-là, pas de téléphone ni de message. Mais le lendemain :
    
    — Alors ?
    — Alors quoi ?
    — Tu as aimé ton cérémonial ?
    — Beaucoup.
    — Bon, alors, on fait quoi maintenant ?
    — Je ne sais pas. On se rappelle demain.
    
    À moi aussi, il me faut trouver une fin à cette belle histoire. Une fin ou une continuation… J’y réfléchis ...