1. Harpagon, la fleur et le novice


    Datte: 06/05/2018, Catégories: fh, fplusag, couleurs, extracon, nympho, complexe, jalousie, Masturbation Oral fsodo, bourge, Auteur: Evelyne63, Source: Revebebe

    ... a…
    — Je croyais que tu n’étais pas raciste.
    — Mais ça n’a rien à voir.
    
    Je réalise qu’en arrière-plan des convenances personnelles, il existe une forme de discrimination sous-jacente. Il m’est inconcevable de baiser avec Timagoo, non pas parce qu’il n’est pas baisable – ce serait plutôt le contraire – mais parce qu’il est domestique. J’entrevois des barrières, des interdits, des non-dits dont la transgression est taboue.
    
    — Je te plais pas ?
    — C’est pas ça… que je tente de plaider.
    — Parce que je suis un domestique ?
    
    En plein dans le mille ! Je suis décontenancée. Dans son trouble, Timagoo en oublie de dissimuler le chapiteau qu’il cachait jusqu’alors. L’apparition intempestive de l’érection m’insupporte. J’ai conscience que je suis injuste ; chez un autre j’aurais peut-être été flattée, ou au pire indifférente, mais en aucun cas exaspérée.
    
    — Moi aussi je t’aime, Madame, et j’ai tellement eu mal de te voir avec lui… Je n’arrête pas d’y penser, et en même temps j’ai encore plus envie de toi.
    
    Manquait plus que ça ! Dire que je ne suis pas troublée serait mentir, mais c’est tellement inattendu… Mes pensées sont confuses, je ne songe pas à riposter. Cela ne me vient pas à l’esprit. Quoi dire, de toute façon ? Je suis bien incapable de formuler une réplique sensée quand bien même je le voudrais. Timagoo lui-même ne semble pas attendre de réponse ; il s’est enfermé dans son mutisme. Nous restons tous deux silencieux jusqu’à destination. Ce n’est pas long.
    
    — ...
    ... C’est là ! me dit-il. Tu n’es jamais venue chez moi.
    
    Le ton est redevenu normal. C’est une affirmation, pas une question : nul besoin de répondre autrement que par un « non » poli. Je me gare ; j’attends le pied sur l’embrayage, vitesse enclenchée, c’est dire mon impatience. Il insiste malgré tout :
    
    — Viens voir mon appart, je te ferai du thé.
    — Une autre fois, Timagoo. Promis !
    
    Ma réponse est volontairement tempérée ; je ne veux pas le blesser, mais j’ai hâte de me tirer de ce guêpier. L’air confiné de l’habitacle est chargé d’effluves empoisonnés, le désir de Timagoo participe de la pollution. Même hésitante, sa convoitise n’est pas douteuse : il reluque en douce, mais il n’en reste pas moins qu’il reluque, je le vois. Mes cuisses sont offertes, nues. Ma robe est certes courte, mais c’est surtout que le tissu a beaucoup remonté sous l’effet des sollicitations inhérentes à la conduite.
    
    Le risque ravive ma mémoire ; il me souvient que je n’ai pas de culotte : Moctar l’a gardée. Ma vulnérabilité ajoute à mon malaise. Mon trouble est indéniable, je ne le nie pas, mais en dépit de – ou pour – cela, je n’ai qu’une idée : tracer ma route.
    
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    Suis-je une snob ? Une snobinarde ? Depuis hier soir, je me pose la question, une question subversive, s’il en est. Je la pose aussi à Betty :
    
    — Suis-je snob ?
    
    Elle se récrie, bien sûr, mais je sais qu’elle n’a pas tous les éléments ; je ne lui ai pas tout dit.
    
    Quelle serait sa réponse si je lui ...
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