Harpagon, la fleur et le novice
Datte: 06/05/2018,
Catégories:
fh,
fplusag,
couleurs,
extracon,
nympho,
complexe,
jalousie,
Masturbation
Oral
fsodo,
bourge,
Auteur: Evelyne63, Source: Revebebe
... nécessaire ? reprend-il, plus amène.
Il s’est radouci. C’est sa manière, je le connais. Il regrette son exclamation trop rugueuse et fait amende honorable. Cela transparaît aussi dans l’expression de son visage. Je me fends d’une explication, qu’il connaît du reste.
— Je te l’ai dit, les rues ne sont pas sûres pendant la nuit. Le couvre-feu est encore plus ou moins en vigueur. L’armée laisse tranquilles les notables et les Européens, mais fait la chasse aux rôdeurs. Rôdeurs au sens large : les militaires ne font pas dans le détail…
— Oui, OK, admet-il, mais j’ai encore du travail… Tu veux pas les raccompagner à ma place, s’il te plaît ? Prends ma voiture. Je te revaudrai ça…
Il sait que mon tacot est chez le mécano. S’il m’avait acheté un véhicule en état, on n’en serait pas là, et je n’aurais pas à faire ce cirque. Combien de fois n’ai-je pas pesté contre sa radinerie ? Il est vrai que son tacot n’est pas en meilleur état. Sur ce point, nous sommes à égalité : Harpagon est phallocrate, mais pas moins démocrate pour autant.
Pour dire vrai, l’arrangement fait mon affaire. Je n’imaginais pas sans crainte mon époux confronté à mes mateurs. N’auraient-ils pas cafté ? Je ne leur fais qu’à moitié confiance, quand bien même ils ont promis. Je gagne ainsi du délai. Et alors, me direz-vous ? Le scoop refroidit et perd en acuité ; c’est autant de gagné s’ils sont bavards. Incidemment, je gagne autre chose : Marc m’est redevable ; je saurai le lui rappeler à ...
... l’occasion.
Dans la voiture, personne ne moufte si ce n’est pour me donner la direction à prendre, mais le silence est rempli de sous-entendus. Je les devine en train d’échanger des regards de connivence. Don de divination, je pressens ce qui les préoccupe. Suleyman finit par vendre la mèche. Sa question est directe, indiscrète, incongrue :
— Madame, tu aimes faire l’amour avec les Noirs ?
Ma colère gronde. Les Noirs ! Je rumine la généralisation abusive bien qu’elle ne soit pas mon seul sujet d’agacement. J’intériorise et ne réponds pas ; il n’insiste pas.
Plus tard, Suleyman n’est plus avec nous. Timagoo s’enhardit ; il est plus phraseur, plus teigneux :
— Tu n’as pas répondu à Suleyman ; tu aimes les Noirs ?
— Drôle de question. Où veux-tu en venir ?
— Je reformule : aimes-tu faire l’amour avec les Noirs ?
On sent qu’il est plus littéraire, mais je ne suis pas d’humeur à m’extasier. Que ce soit le sujet ou bien son insistance, les deux m’agacent sans que je démêle ce qui m’irrite le plus, du propos ou de l’obstination. Mais à tout prendre, je m’en fous. Ma colère gronde à nouveau, mais cette fois je la laisse éclater :
— Je baise avec qui me chante, qu’il soit rouge, vert ou noir ; c’est mon affaire. Cela te dérange ?
— Tu ferais l’amour avec moi ?
Mince alors ! Comment on en est arrivé là ? Timagoo a perdu son assurance. Sa voix s’est faite suppliante. Il en est pitoyable. Ma colère tombe, désamorcée… Je ne sais plus sur quel pied danser.
— Timagoo, il y ...