Les Beltaynes (4)
Datte: 08/03/2021,
Catégories:
Partouze / Groupe
Auteur: Lewis Lestrange, Source: Xstory
... quarantaine d’années, en pantalon de toile noir, en pull marron à col roulé.
« Bonsoir, Monsieur », dit Jeanne.
« Mademoiselle ? », demanda l’homme.
« Vous êtes Gnâgnâ Car ?
— Euh... Oui, oui.
— Monsieur, je suis désolé de vous demander cela, mais est-ce que vous pourriez me dépanner ?
— Euh... Ça dépend... Il faut que je rentre chez moi, et...
— S’il vous plaît ? »
Jeanne lui lança son plus beau sourire. Il la regarda en silence, et lui demanda :
« Vous allez où ?
— Attendez, Monsieur, il faut que je vous prévienne, je n’ai pas d’argent sur moi, mais je vous payerai la course, je vous le promets, c’est juste que...
— Vous avez fait une mauvaise rencontre que vous me raconterez en route.
— Non, pas vraiment, je...
— Que vous me raconterez en route », répéta l’homme. Et comme Jeanne ne cillait pas : « Bon, ben, montez, quoi. Je vous dis qu’il faut que je rentre chez moi. »
Jeanne le regarda, s’assit sur le siège, claqua la portière et dit :
« Merci.
— Vous allez où ?
— Nanterre.
— Nanterre, mais où ? Parce qu’avec votre tenue, il ne faut pas que vous fassiez de mauvaises rencontres. »
Décidément, il n’a que ça à la bouche, songea Jeanne. Elle lui donna l’adresse de Guillaume.
« Eh bah on est partis », dit l’homme, qui enclencha la première vitesse, lança le clignotant et démarra, avant de tendre la main vers elle. « Firmin », dit-il. « Enchanté.
— Jeanne », répondit la jeune Novice en lui serrant la main.
« ...
... Vous pouvez y aller, maintenant, Jeanne.
— Y aller à quoi ?
— À vous moquer de mon prénom. Je vous en prie.
— Hein ? Ah mais non, vous vous appelez comme vous voulez, je vous garantis... »
Firmin coula un regard en coin vers elle, mi-amusé mi-méfiant.
« Je vous promets de vous payer », dit Jeanne après un silence embarrassé. « C’est juste que là tout de suite, je n’ai vraiment rien, même pas mon téléphone, et...
— Donnez-moi toujours votre numéro », dit Firmin qui, profitant de l’arrêt à un feu rouge, venait de tirer son propre appareil du vide-poche.
Firmin composa le numéro à mesure que Jeanne le lui dictait. Alors que le feu passait au vert, et que Firmin embrayait, le message de répondeur de Jeanne s’égrena, étouffé, dans l’habitacle. D’abord quelques notes de Haydn, puis : « Bonjour, c’est Jeanne. Désolée, je suis occupée. Laisse-moi un message et je te rappelle asap. Bisous. »
Firmin, qui conduisait toujours, tendit le combiné à sa passagère. Le « bip » retentit. Sur une moue incitative de Firmin, Jeanne dit :
« Euh... c’est Jeanne, euh... je suis, euh... dans la voiture de Firmin, et je... euh... »
Une idée lui traversa l’esprit. Elle continua :
« Et comme je m’appelle de son téléphone, maintenant, il a mon numéro. Ça tombe bien, puisqu’il faudra que je le remercie pour sa gentillesse. Je veux dire, je lui payerai la course, mais il n’était pas obligé de me prendre en stop, à Versailles, en pleine nuit, pour m’emmener jusqu’à Nanterre, ce ...