1. Douze mètres sous la surface, Alain et Eve...


    Datte: 03/03/2021, Catégories: nonéro, mélo, sf, Auteur: Hidden Side, Source: Revebebe

    ... j’étais la seule à pouvoir les réaliser, maintenant.
    
    J’avais fait mon choix. Il était définitif.
    
    ooOOoo
    
    Quand j’entrai dans la cuisine, Alain était en train de tripatouiller la Cibi. Depuis qu’il était tombé sur mon message de détresse, il y a près d’un mois, il était convaincu qu’on pouvait joindre d’autres survivants, mieux organisés et plus nombreux que nous.
    
    — C’est sûr, lui avais-je dit. Pourquoi t’essaies pas de te brancher avec une civilisation extra-terrestre ? Quelque part, dans le vaste univers, il y en a certainement une qui attend impatiemment qu’on les contacte.
    — Vas-y, fous-toi de ma gueule… En attendant, t’étais bien contente que quelqu’un t’entende, toi !
    — Mouais… C’est pas faux.
    
    L’occasion de petites chamailleries récréatives dont nous avions le secret.
    
    J’avais envie d’avancer à présent, d’être constructive. J’étais sur le point de lui présenter une nouvelle Eva. Une fille volontaire et prenant soin d’elle, au point de se maquiller à nouveau et se balader autrement qu’en vieux survêt trois fois trop grand…
    
    — Alain ?
    
    Énervé, il se battait avec les boutons de l’émetteur pour capter autre chose que des parasites crachotants. Il ne tourna pas immédiatement la tête. Quand il le fit, sa réaction me rassura autant qu’elle me fit plaisir.
    
    — Wouaaouh ! Attends, je me pince !
    — J’ai piqué quelques affaires à ta femme. Si ça te dérange, je remets tout à sa place…
    — Tu plaisantes… ! Non, là, je suis bluffé, j’avoue !
    
    Et moi qui ...
    ... craignais qu’il ne se mette à rire, en voyant ma figure peinturlurée ! J’avais choisi un maquillage léger, mais même ainsi, avec mes joues creuses et ma bouche qui me mangeait le visage, j’avais l’impression de ressembler à un clown triste.
    
    Il me demanda de pivoter sur moi-même, admirant visiblement ma tenue. Oh, rien de bien extraordinaire ! Un pantalon à pince et un polo rayé, dont les couleurs, bien assorties, m’avaient plu. Ses compliments paraissaient sincères, mais en même temps, cet homme-là n’avait pas vu des masses de femmes ces derniers mois.
    
    — Et c’est pas tout…
    
    Je soulevai avec effort un lourd panier (du moins, lourd pour moi), posant sur la table un plein chargement de victuailles ; des fruits frais, des légumes, une belle salade et quelques conserves. Dont une boîte de corned-beef.
    
    — Et ben… ! Je croyais que tu mangeais plus de viande ?
    — Y a que les imbéciles qui ne changent pas d’avis, répondis-je sobrement.
    — Absolument !
    — J’ai aussi trouvé un petit dessert, ajoutai-je, en sortant un pot de Nutella de ma corne d’abondance. Mais peut-être que tu le gardais pour une grande occasion ?
    — Une occasion plus grande que celle-ci, tu veux dire ? Je vois pas.
    — Faut rien exagérer non plus…
    — Attends, Eva ! C’est un jour historique ! Ton retour parmi les vivants !
    
    J’espérais de tout cœur qu’il ait raison.
    
    --<( – II – )>--
    
    La balance affichait quarante kilos et trois cents grammes.
    
    Après trois mois de gavage intensif et d’efforts quotidiens dans ...
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