Douze mètres sous la surface, Alain et Eve... - Histoires de Sexe

Douze mètres sous la surface, Alain et Eve...

... belle égoïste, je n’avais aucune envie que ça change. Pourtant, je devais bien me mettre ça dans la tête : Alain, comme tout homme normalement constitué, se sentirait obligé de tenter sa chance avec moi à un moment ou à un autre. Peut-être pas tout de suite… Mais quand j’aurais retrouvé des formes ?

ooOOoo

— Qu’est-ce que tu fais ? demandai-je innocemment, tandis qu’Alain, à quatre pattes, s’escrimait à attraper quelque chose dans une gaine technique.
— Ah, putain de bordel de merde !
— Holà ! Tout doux ! Dis-moi ce qui se passe, je peux peut-être t’aider…
— Non, tu peux pas ! C’est ce putain de truc, qui est coincé ! Impossible de changer le filtre tant que j’ai pas débloqué ce bordel ! Merde !

Je n’avais jamais entendu autant de gros mots à la fois dans la bouche d’Alain. D’ailleurs, je crois bien que je n’en ai même jamais entendu un seul. La situation devait être grave, pour qu’il perde ainsi son sang-froid !

— Ok, ok ! Je te propose de te calmer un tout petit peu et de me dire de quoi il retourne. L’abri va pas exploser, si tu prends cinq minutes pour m’expliquer, non ?

Soufflant bruyamment, Alain retira la main du conduit de ventilation. Je poussai un cri de surprise. Ses doigts, noirs de suie, présentaient de vilaines coupures.

— Eh ben ! Y a quoi, là-dedans ? Un hachoir à viande ?
— Très drôle ! T’en as d’autres, des comme ça ?
— Toute une cargaison. Bon, avant que la gangrène s’installe, on va commencer par désinfecter ta main. Je serais ...

... triste de devoir te trancher les doigts au sécateur…
— Et moi donc !
— Pendant ce temps, tu vas m’expliquer pourquoi il est si important que ça d’enfourner le bras dans ce tuyau…

Le fascicule de Keller à la main, Alain me suivit jusqu’à la salle d’eau. Une fois mon bricoleur du dimanche savonné jusqu’au coude, puis rincé, j’appliquais une bonne dose d’antiseptique sur ses plaies et le couvris de pansements. Chouette, ça faisait longtemps que je n’avais pas joué à l’infirmière !

Pendant ce temps, Alain avait déplié un schéma technique et le brandissait sous mon nez, maudissant le concepteur du système de ventilation.

— Je sais pas quel est le type qui a imaginé ça, mais c’est vraiment n’importe quoi ! Mettre un coude là, juste sous l’échangeur, tu te rends compte… ! Et comment je fais, moi, quand je laisse échapper la vis de serrage ?
— Tout ça c’est à cause d’une vis ? demandais-je, incrédule.
— Ouais… Sauf que la fameuse vis est coincée, ce qui m’empêche de désarmer les filtres. Or, on doit changer ces saletés de filtres toutes les deux semaines, sinon ils s’encrassent, ce qui risque de mettre la ventilation en défaut. Et ça, c’est très, très grave !
— Ok. Mais à la base, il faut juste récupérer une vis. Exact ?
— Oui, mais…
— Laisse-moi faire.
— Hein ?
— T’as très bien compris. Laisse-moi le faire, Alain.
— Si la vis se barre dans le système d’aspiration, on est cuit ! Le moteur peut lâcher et je ne saurai jamais réparer ça ! Eva, je ne peux pas prendre ce ...