1. Stricken


    Datte: 03/03/2021, Catégories: médical, uniforme, laid(e)s, sales, zoo, pastiche, délire, policier, fantastiqu, aventure, fantastiq, Auteur: Gufti Shank, Source: Revebebe

    ... qu’est-ce que… putain de bordel de merde !… Qu’est-ce qu’on va faire, maintenant ?
    
    Elle était au bord de la crise de nerfs, agitée de convulsions, livide, cherchant ses mots. Je la fis s’asseoir dans le couloir, à l’écart des deux locaux dont nous avions refermé les sas.
    
    — Aaaaaahhh ! Au secours ! Aidez-moi !
    
    C’était la doctoresse Harper, qui reprenait enfin ses esprits et devait découvrir l’horreur qui l’entourait. Je courus jusqu’à elle pendant que Karl tentait d’apaiser Charlène, et je ramenai la toubibe en panique jusque vers notre policegirl tout aussi en panique.
    
    — Allez, on se calme ! On est encore en vie, c’est l’essentiel !
    — Mais qu’est-ce qu’on va devenir, putain ?!?
    
    Je ne répondis rien. Il fallait récupérer le fusil à pompe sur le reste du cadavre de Paulson. L’idée ne m’emballait guère, mais aucun de mes compagnons ne me paraissait en état de le faire. J’abandonnai les deux dames aux bons soins du jeune pompier, qui les encourageait très professionnellement, et retournai dans le laboratoire numéro 10, où, évitant les mares de sang et de morceaux de cervelle, je m’agenouillai avec répugnance auprès du cadavre pour prendre le fusil, dont je nettoyai le canon avec écœurement sur un bout du pantalon de la victime. En me retenant péniblement de dégobiller, je fouillai ensuite les poches de son veston, à la recherche des quelques cartouches restantes.
    
    Et alors que j’étais parvenu à en récupérer une quinzaine, un cri plus léger, plus anodin, ...
    ... attira mon attention. Relevant la tête, j’aperçus vers le fond de la pièce, dans une cage plus grande que les autres à demi cachée sous un empilement de caisses diverses, un deuxième chimpanzé encore en vie, toujours captif. Les sons qu’il produisait n’avaient rien à voir avec ceux, haineux et agressifs, du précédent, et rien dans son comportement ne paraissait indiquer qu’il était atteint de la folie furieuse ambiante. Je me redressai et m’approchai de sa prison. L’animal était calme et me regarda en poussant de nouveaux petits cris qui semblaient presque des appels. À l’évidence, c’était le seul être vivant des deux laboratoires à ne pas avoir contracté le virus. Ou… à en avoir guéri ?
    
    — Salut, toi… murmurai-je.
    
    Il glapit en réponse, tendant une main à travers les barreaux.
    
    — Tu m’as pas l’air bien malade…
    
    Il geignit de nouveau. Il devait surtout crever la dalle. Parcourant la pièce du regard, j’aperçus sous un entassement de petites cages une sorte de gros coffre électrique qui devait être un frigo. J’en ouvris le couvercle après avoir écarté les clapiers pleins de cadavres de souris déchiquetées. Il contenait effectivement tout un tas de bouffe, dont un gigantesque régime de bananes qui fit sauter le singe au plafond lorsque je l’exhibai. J’en arrachai une première que je lui tendis pour son plus grand bonheur et qu’il dévora en hâte pendant que j’en coupais une deuxième pour moi. Les cris du chimpanzé durent alerter mes compagnons et Karl entra bientôt dans le ...
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