Le cavalier de l'Empereur
Datte: 05/05/2018,
Catégories:
fh,
fbi,
hplusag,
uniforme,
campagne,
voyage,
amour,
Oral
aventure,
historiqu,
Auteur: Margeride, Source: Revebebe
... Rignac.
— Si, c’est même digne d’un mauvais roman. Un jour, Mathilde, la fille de Jeanlin à qui appartenait la pouliche, le voit galoper. Sans doute la donzelle n’a-t-elle pas froid aux yeux puisqu’au lieu d’appeler à l’aide, elle va à la rencontre de ce colosse à l’air un peu lourdaud qui se permet de chevaucher sa jument.
— J’imagine la suite, après avoir enfourché la pouliche…
— Eh bien non, ma chère. J’aimerais pouvoir te dire que Pierre séduisit la jeune fille et te décrire par le menu leurs étreintes passionnées dans les sous-bois. Oui, ce serait disons… intéressant… « L’amant de Lady Chatterley » dans le Gévaudan.
— Oh oui, Pierre aurait fait une jolie bête du Gévaudan, croquant toute crue ce Petit Chaperon Rouge. Humm j’imagine les palpitations de la poitrine de Mathilde à l’ombre des buissons…
— Arrête de rêver, coquine ! Et de me donner des idées… Dans la réalité, les paysans conquièrent rarement les jolies héritières… Remarque, si le père Jeanlin avait su la suite, un baron, général d’Empire, ayant de plus le bon goût de se faire tuer jeune, il avait tout pour faire un excellent parti, Pierre… Mais non, j’imagine que ce paysan un peu balourd qu’était mon ancêtre, bafouilla quelques mots, répondant maladroitement aux questions de la belle. Et probable qu’il rêva souvent à Mathilde Jeanlin qui, si l’on en croit le portrait qui se trouve au musée de Mende, était fort jolie.
C’était, tu vois, une blonde vénitienne légèrement frisée, le teint pâle, les lèvres ...
... gourmandes. Sur le tableau elle porte une de ces robes de style antique, un peu transparente, qui étaient à la mode sous le Directoire. Elle est à demi allongée, sur un divan, la robe dévoilant les mollets, elle a les pieds nus, ce qui était très osé pour l’époque. Quand j’étais adolescent, ma mère m’emmenait souvent au musée, ce qui était très ennuyeux, mais Dieu que j’ai pu fantasmer en pensant à ce tableau ! Ce corps que le pinceau de l’artiste laissait deviner sous le voile de tissu vaporeux… On apercevait le bourgeon d’un sein nerveux, comme recouvert d’une sorte de brume.
— Dis-donc, quelle apparition ! Pauvre Pierre il a dû en avoir des nuits perturbées…
— Je pense… Je me souviens, l’été, j’avais quatorze ou quinze ans et, allongé dans ma chambre du manoir de Rignac, je fermais les yeux. Alors Mathilde entrait et s’approchait du lit, elle portait la robe du tableau largement ouverte… Elle s’approchait tout prêt de moi et le corsage glissait, ses seins venaient frôler mes lèvres… Parfois je les imaginais d’une taille extraordinaire, des poires splendides, pleines de sève que je saisissais à pleines mains. D’autre fois, je songeais à une poitrine menue, nerveuse, un peu comme un abricot… Quoi qu’il en soit je mettais, moi aussi, bien longtemps à trouver un sommeil… humide…
— Et eux, comment les trouves-tu ?
Charlotte avait ôté la chemise.
Il se plaça derrière elle et écarta les cheveux de la jeune femme, posant les lèvres sur sa nuque. Ses mains remontèrent de ...