Les livraisons dangereuses
Datte: 25/02/2021,
Catégories:
h,
fplusag,
fagée,
Voyeur / Exhib / Nudisme
nopéné,
confession,
Masturbation
Auteur: Michel757, Source: Revebebe
— Et souvenez-vous, messieurs, on ne monte pas en l’air avec les clientes. TOUTAUGEL est une maison sérieuse, pas un lupanar ! Si vous avez des envies pressantes, il y a les dames de courtoisie ou le cinq contre un ! Si j’ai une seule plainte, c’est la porte, avec une explication à votre femme. C’est compris ? Alors au boulot !
Ça, c’était le vieux Casimir. Cent fois je l’ai entendu son discours, il n’en changeait pas un mot. J’étais à l’époque vendeur à domicile de produits surgelés. Un boulot qui ne rapportait pas si mal à la fin des années 80. Et puis le vieux Casimir n’était pas si mauvais bougre quand on bossait ; mais voilà, il avait ses principes : « On ne monte pas en l’air avec les clientes ».
Cinq ans que je faisais du porte à porte, de la livraison à domicile. Cinq ans où j’avais tenu le coup. Pourtant, des occasions on en avait… Mais il faut dire que, le plus souvent, on se faisait allumer par de la ménagère en bigoudis, de la vieille fille défraîchie, de la nymphomane hystérique. Dans ces cas-là, pas difficile de dire non… Alors pour les rares sollicitations tentantes, on se répétait en boucle la diatribe du vieux Casimir, on pensait à notre femme et nos enfants qui attendaient la paye à la fin du mois, et on résistait. Quitte à se taper « un cinq contre un » à la première occasion, comme disait le vieux, pour se remettre les idées en place. Parce que les « dames de courtoisie », au fin fond des campagnes, elles n’étaient pas légion. Il ne devait pas être ...
... au courant de la loi Marthe Richard, le vieux !
Cinq ans que je tenais le coup… Mais il avait fallu cet après-midi de fin de printemps pour que tout bascule.
— Vous verrez Patrick, je vous donne le canton de Saint-Cocques à développer, son titulaire est malade pour un moment. Si vous doublez le chiffre d’ici fin juillet, moi, je vous double la prime de vacances. C’est honnête non ? Vous avez deux mois. Et n’oubliez pas : on ne monte pas en l’air avec les clientes…
… et le revoilà reparti…
Saint-Cocques. Une demi-journée de commandes en tout et pour tout. J’y suis. Je commence à livrer. J’essaie le porte à porte dans les HLM du coin… Rien de probant. Alors à 15 h j’effectue ma dernière visite dans un lotissement qui surplombe le bourg. À ce train-là, j’aurai du mal à avoir ma prime de vacances doublée, mais au moins je ne rentrerai pas trop tard à la maison…
— Vous êtes le nouveau livreur ? Tenez, c’est un bon de parrainage. Allez voir Madame Duchêne, c’est la première maison du lotissement. Elle a goûté les crabes farcis TOUTAUGEL pour la communion de notre fille et elle a adoré. Je lui ai dit que vous passiez aujourd’hui. Elle doit être là, j’ai vu sa voiture. Et vous n’oublierez pas notre cadeau de parrainage la prochaine fois si elle commande !
J’imaginais le tableau d’ici. Pour gagner un tire-bouchon en cep de vigne ou un porte-clés lampe de poche les gens étaient prêts à tout. Quand ils ne payaient pas eux-mêmes une commande symbolique à leur « filleul » ...