Week-end en Suisse - Histoires de Sexe

Week-end en Suisse

... s’empara de sa promise, comme d’un fruit en plein été,dont on sait qu’il vous désaltérera. Ils s’embrassèrent longuement sous la neige, tout cela était si romantique songea Sylvie qui avait l’impression d’être un personnage de conte de fées. Un peu trop chaude, toutefois, pour être permise aux enfants. Enfin passons, elle était si heureuse.

— Tu m’as tellement manqué, tu es si belle Sylvie.

Voilà, c’était simple, sans chichis, et cela suffisait à son bonheur.

— Moi aussi, enfin, je veux dire, toi aussi tu es si beau.
— Viens !

Il prit sa valise d’une main, Sylvie de l’autre, jeta le bagage à l’arrière et ouvrit la porte, passager, pour sa belle. Et non le contraire, ce qui eut été du plus mauvais effet.

— Pourquoi m’as-tu donné rendez-vous ici ?

Mathias poursuivit dans le registre du mystère :

— Regarde bien ce portail, c’est là que nous attend la fortune ma chérie ! Je vais t’expliquer en route…

Il démarra.

— J’habite à Genève, mais comme nous devons être ici demain, j’ai réservé une chambre dans un hôtel, avec vue sur la vallée, tu vas adorer !

Mathias n’y tint plus. Il posa sa main sur la cuisse de Sylvie, écarta les pans de son manteau et remonta sous la jupe.

— Hummmm tout ce que j’aime, fit-il.
— Je ne pouvais pas faire autrement !
— Tu sais que tes bottes me font de l’effet aussi ? J’aime !

Elle constata la véracité de ses propos en prenant en main, la poutre qui déformait le pantalon de Mathias. Elle le branla doucement à travers ...

... le tissu.

— Toujours aussi douce ! Tu as fait bon voyage ?
— Très bon, surtout la fin, très sympas, les Suisses !

Sylvie ne s’étala pas, mais Mathias crut déceler un secret coquin dans le sourire qu’elle affichait. Elle ne doit pas en rater une celle-là, mais il garda cette réflexion pour lui. Et cela l’excitait. L’hôtel ressemblait à un Chalet géant, où le décor traditionnel se mariait avec le luxe des matières et des matériaux. Mathias fit tinter la sonnette. L’homme aux clés d’or releva la tête et leur offrit son plus beau sourire, celui du parfait gentleman, qui n’en pensait pas moins en voyant débarquer ce couple qui respirait l’aventure sulfureuse à plein nez.

— Monsieur, en quoi puis-je vous être utile ?
— J’ai réservé une chambre pour la nuit au nom de Belmondo !

Sylvie étouffa un rire.

— Comment épelez-vous cela ?
— B-E-L-M-O-N-D-O
— Ah oui, tout à fait, Belmondo Jean-Paul !

Le type marqua un temps d’arrêt.

— Comme le chanteur ?
— Non, le peintre ! rétorqua Mathias
— Ah oui bien sûr, où avais-je la tête ! Chambre 412, voici vos clés madame et monsieur, bon séjour chez nous ! Désirez-vous un porteur ?
— Non merci, ça ira !

Ils ne pouvaient plus attendre. Mathias entreprit Sylvie dans l’ascenseur, vérifiant qu’elle ne portait pas de dessous. Arrivés à leur étage, il poussa la valise du pied hors de la cage et c’est, enlacés, qu’ils roulèrent sur les murs du couloir. Leurs langues s’emmêlaient, Sylvie avait sorti la queue de son amant qui ...