Bouteilles, théières, et missiles sol-air - Histoires de Sexe

Bouteilles, théières, et missiles sol-air

... pipe. Et alors que j’allais dire aux filles de se grouiller de le finir, une nouvelle détonation déchira le silence ambiant et nous fûmes soudain pris dans une incroyable tempête de neige. Estelle s’arrêta un instant de sucer, Aurélie me lança un regard inquiet, et Johnny lui-même parut s’alarmer. Courant rapidement quelques mètres plus loin, hors de leur vue, je réinvoquai Kraçou en hâte.

— Quelque chose ou quelqu’un a annulé ton sortilège !
— Ce doit être Bazouk. Je vais recommencer et nous allons surveiller les alentours, m’expliqua-t-il posément.

Shlak ! Un nouveau flash, une nouvelle explosion, et de nouveau un beau grand soleil d’été qui illuminait la région. Une dizaine de secondes s’écoulèrent seulement avant que le même phénomène se reproduise, nous apportant encore une effroyable tempête hivernale. Mais loin d’impressionner Kraçou, cela sembla au contraire l’inciter à recommencer. Et ce fut dès lors une succession interminable de détonations et d’éclairs éblouissants, alors que la canicule alternait à toute vitesse avec le blizzard.

— Si avec ça on chope pas la crève…

C’était Aurélie qui me rejoignait ; elle avait visiblement abandonné Johnny à Estelle et venait aux nouvelles.

— Je ne sais pas trop ce qu’ils sont en train de foutre, commençai-je, mais…
— Attention ! hurla soudain Kraçou en désignant un coin du ciel changeant. Le voilà !

Ma compagne l’aperçut avant moi et beugla à son tour.

— Là, Gufti ! C’est Bazouk !

Je suivis son regard ...

... et entrevis moi aussi la théière dorée qui s’approchait de nous au-dessus des buildings environnants. Je vis en même temps une sorte de boule de foudre grossir à toute allure.

— Vite ! Venez !

Attrapant Aurélie par le bras, je me précipitai en direction de la petite porte par laquelle nous étions arrivés sur le toit. Derrière nous, Kraçou fit une dernière fois l’été avant de nous suivre en voletant. Le sortilège de foudre que nous avait lancé Bazouk explosa à quelques mètres, là où nous nous trouvions l’instant précédent.

— Y a pas à dire, reconnut notre génie bigleux, il vise bien…

En arrivant à hauteur d’Estelle, qui faisait encore d’incroyables efforts pour maintenir un semblant d’érection à Johnny (que la météo semblait quand même avoir quelque peu désemparé), je la saisis au vol par un bras en lui hurlant de nous suivre. Une nouvelle boule de foudre explosa juste devant le réceptionniste au moment où il remballait finalement sa bite dans un mouvement de panique, et je m’aperçus en regardant derrière moi que le pauvre malheureux avait été littéralement pétrifié. Kraçou tenta de le sauver en lui propulsant je ne sais quel sortilège destiné vraisemblablement à animer la pierre, mais ce fut finalement un chapeau de cheminée voisin qui reçut l’éclair et parut soudain s’épancher lentement sur le sol.

— Bazouk ! hurlai-je de toutes mes forces alors que la théière s’approchait encore. Arrête ! Je te l’ordonne ! Regagne ta demeure !
— Ha ha ha ha ! Gufti ! C’est ...