Bouteilles, théières, et missiles sol-air - Histoires de Sexe

Bouteilles, théières, et missiles sol-air

... destinées à faire sortir l’animal. Celui-ci apparut et sembla se demander où il était ; je battis en retraite à toute allure.

— Gufti ! Je vais te faire payer ça !

En plus de la foudre ordinaire, je risquais désormais de me prendre un éclair de Bazouk !

— Reste ici, Gufti ! Mais… Ha ha ha ! Tu crois qu’en attachant ma demeure tu vas me retenir ?

Je continuai de courir. Il y eut un éclat bleuté derrière moi. Il s’était sans doute libéré.

— Tu vas regrett…

Il ne finit pas sa phrase ; dans un vacarme abominable, la foudre s’abattit une fois encore sur l’hôtel. Je tombai en avant, mais me retournai immédiatement, plissant les paupières, cherchant à travers la pluie ce qu’il était advenu de Bazouk.

— Ha ha ha ha ha ha ha !

Je levai les yeux, effondré, anéanti ; il était là, quelques mètres plus haut, voletant.

— J’aime sentir toute cette énergie dans mon corps !

Il s’approcha de moi. Je ne me relevai même pas. Tout avait échoué. Je n’avais plus de force, ni le moindre courage.

— Ah, Gufti ! Tu es là aussi ?

Non ! Les accents de sa voix n’étaient plus les mêmes ! Un soupçon d’espoir me reprit.

— Mais qu’est-il arrivé à ton visage ?

Il regarda autour de lui en fronçant les yeux.

— C’est curieux, j’ai l’impression que quelque chose ne va pas.
— Bazouk ! C’est toi ? Enfin… je veux dire… tu es redevenu toi-même ?
— Oui, c’est étonnant, je me sens tout… tout bizarre. Mais que faisons-nous ici ?

Un éclair frappa encore une fois le ...

... bâtiment, faisant sursauter Bazouk, qui prit un air affolé pour me commenter la situation :

— La foudre… toute cette énergie… mais…

Je soupirai profondément de la satisfaction de le retrouver. Mais tout n’était pas réglé pour autant.

— Bazouk ! Vite ! Je suis extrêmement heureux que tu sois de nouveau toi-même, mais on se câlinera plus tard. On a du pain sur la planche ! J’ai besoin de tes services !
— Que puis-je faire pour t’aider ?

À cause du vent et de la pluie, nous étions presque obligés de hurler pour nous entendre

— Commence par arrêter cet orage, si ça t’est possible !
— Avec joie ! Prépare-toi à te dorer sous un soleil de plomb !

Il se concentra un court instant et produisit une explosion et une sorte d’anneau lumineux qui s’éloigna à toute allure de son corps. Et la tempête, le vent, la pluie, les gros nuages noirs, disparurent soudain pour laisser la place à un épais brouillard grisâtre qui nous empêchait de voir à plus de cinq mètres.

— Pas de doute ! Tu es bien redevenu toi-même, lui fis-je en souriant.
— Attends, attends… une toute petite erreur de rien du tout.

Et hop ! Il rebalança en hâte un gros anneau de foudre, et le brouillard s’évanouit pour laisser place à un soleil radieux brillant dans un ciel bleu sans le moindre nuage.

— Ah, ça fait du bien. Bravo, Bazouk !

Il clignota un quart de seconde mais parut soudain perplexe :

— Qui sont tous ces gens, Gufti ?

Comme en réponse, des vrombissements nous parvinrent, sans doute ...