La légende de Sara: le départ
Datte: 10/02/2021,
Catégories:
f,
fantastiqu,
merveilleu,
Auteur: Emeline_wz, Source: Revebebe
... contorsionnant comme l’aurait fait un ver de terre. Bon, c’était gagné : cette fois elle était réellement morte de peur ! Elle aurait pu se relever et détaler à toutes jambes ! Elle aurait pu fuir ce lieu maudit sans demander son reste ! Seulement c’était comme si elle ne pouvait pas… ou plutôt qu’elle ne voulait pas ! Sans qu’elle comprenne pourquoi, et malgré ses égratignures, elle se sentait si bien ici… ce parfum si enivrant… ces couleurs si chatoyantes… cette chaleur qui se répandait dans tout son corps…
Elle ne fit pas même un geste de recul lorsque l’un de ces horribles membres vint s’enrouler autour de sa taille, tentant de la plaquer contre le sol. Dans un geste désespéré, Sara tenta de se débattre, mais elle ne réussit qu’à s’entailler les bras et à lâcher son couteau. Un autre tentacule vint reprendre possession de sa jambe déjà touchée, serrant si fort que ses pointes s’enfonçaient loin dans sa chair. Cela faisait mal… mais le pire c’est qu’à chaque nouvelle blessure, la jeune Aponienne semblait perdre un peu plus de ses moyens, ressentant une horrible extase qui lui était inconnue. Les dards étaient certainement empoisonnés !
Comme sa jambe droite, son bras gauche fut également immobilisé. Les champignons essayaient de tirer les membres qu’ils avaient attrapés, comme s’ils voulaient… la démembrer ! Oh l’horrible idée ! Heureusement que ces créatures abominables n’avaient que peu de force… elle aurait facilement pu se dégager si ce poison n’entravait ...
... pas ses mouvements ! Son sang se glaça lorsqu’elle sentit l’horrible contact d’un bras qui s’enroulait très lentement autour de son cou, avant de resserrer brusquement… Horreur, il avait la ferme intention de l’étrangler ! C’était ici, dans cette forêt dangereuse qu’elle allait trouver la mort. Et le pire dans tout ça c’est qu’elle adorait ce contact gluant, ces épines venimeuses qui pénétraient aisément sa peau. L’idée de mourir étouffée ne lui traversait plus l’esprit jusqu’au moment où sa trachée fut enfin bloquée, l’empêchant de respirer.
Elle essaya tant bien que mal de desserrer l’étreinte, de son seul bras valide, mais c’était inutile car la pression augmentait davantage encore, endolorissant sa poitrine alors que ses paupières se faisaient lourdes. Si jamais elle s’évanouissait… non, elle ne voulait pas mourir aussi bêtement, c’était trop cruel ! Sa main rencontra le cuir du manche de son couteau de chasse. Fendant l’air, la lame frappa avec une telle force qu’elle se planta directement sur le sol, tandis que le tentacule ainsi amputé gigotait autour de sa nuque, relâchant aussitôt la pression. Cette atmosphère viciée par les spores des champignons ressembla tout de même à la brise la plus fraîche et la plus pure qu’elle ait pu respirer jusqu’à maintenant.
— Saloperie de végétaux ! Vous ne m’aurez pas aussi facilement, foi de Sara !
Aussitôt dit, aussitôt fait ! Quel soulagement ce fut, lorsque sa jambe et son bras furent enfin libérés. Mais déjà, d’autres ...