1. Doux souvenirs


    Datte: 02/05/2018, Catégories: fh, hplusag, hagé, voyage, train, Oral pénétratio, confession, occasion, Auteur: Sandrine, Source: Revebebe

    ... semblait pas être de mauvaise compagnie. C’est lui qui, au bout d’un petit moment engagea la conversation.
    
    Il venait de passer deux ou trois jours chez son fils à Avignon et regagnait Lyon, où il y vivait seul, étant veuf, depuis un certain temps. Je lui expliquai le but de mon voyage. Il me parla de lui, de sa vie. Il était en retraite et s’occupait d’une ou plusieurs associations. Il connaissait très bien la Réunion pour y avoir été en poste comme instituteur bien des années auparavant. Il me parla de ses souvenirs, je lui racontai une partie de ma vie. Il était charmant et très agréable. Des yeux bleus magnifiques et ses mains étaient presque jaunes avec des doigts très longs. Des mains de pianiste, m’avait-il dit un moment.
    
    Le contrôleur qui passait nous demanda nos billets, et j’en profitai pour lui demander des renseignements sur les correspondances. Je savais que je devais changer à Lyon, un contrôleur me l’avait dit ce midi à Toulon. Je n’en savais pas plus. Lorsqu’il me répondit que je devais changer de gare et que de toute façon ma prochaine correspondance pour Vichy via Saint-Germain-des-Fossés nécessitait plus de cinq heures d’attente, je fus pour le moins surprise et ennuyée. Je lui demandai d’avoir la gentillesse de bien vouloir vérifier. J’avais bien cinq heures d’attente et n’arriverais que le soir tard à Vichy.
    
    Je m’en voulus d’avoir pris à midi le train sur un coup de tête, sans avoir au préalable demandé plus de renseignements. Jean m’avait bien ...
    ... dit que si je devais y aller en train, je devrais changer à Lyon et à Saint-Germain-des-Fossés. Mais j’aurais dû partir plus tôt pour avoir une meilleure correspondance. Je ne le savais pas. Je pensais que les trains, c’était comme les cars à la Réunion, il y en avait toute les trente ou quarante minutes.
    
    Mon nouveau compagnon de voyage qui m’avait dit son nom, Roger, comprit mon désarroi. Ce n’est pas très agréable de passer plus de cinq heures dans le hall d’une gare ou en salle d’attente. Surtout s’il fait mauvais. Depuis mon départ ce midi, le temps s’était dégradé. Et, plus on approchait de Lyon plus il faisait gris. Il tenta de me redonner confiance en me disant qu’il fallait se renseigner à Lyon sur d’autres correspondances. Et que de toute façon, il lui serait agréable de me recevoir chez lui ce laps de temps. Qu’il vivait à quelques minutes de la gare. Il me raccompagnerait à la gare, en taxi le moment venu. Je déclinai l’invitation, bien sûr. Je ne voulais pas l’importuner et le déranger. Il était trop gentil.
    
    À Lyon, dans cette gare immense, il m’aida à trouver les renseignements. J’étais un petit peu perdue. J’y serais arrivée seule, bien sûr. Mais bon, avec lui je me sentais moins vulnérable. La catastrophe, c’est qu’il n’y avait bien qu’une seule direction pour aller à Vichy. Et qu’il y avait bien cinq heures d’attente et que je devais en plus changer de gare. Les prochaines correspondances étaient le lendemain matin et une vers les onze heures. Je m’en ...
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