Un prolapsus
Datte: 24/01/2021,
Catégories:
fh,
cérébral,
méthode,
exercice,
délire,
Humour
Auteur: Paxal, Source: Revebebe
... s’occupait régulièrement de faire naître le désir, sans quoi rien n’était possible. Parfois, elle n’en pouvait plus, c’était évident, mais elle s’évertuait à poursuivre et trouvait- je ne savais où - de nouvelles forces. De honte, de temps en temps, je prenais le relais… à ma mesure. Alors elle s’abandonnait, elle exhalait de lourds soupirs, elle chavirait sous les assauts. Je la tourmentais un peu plus et elle finissait par hurler dans la nuit… une fois de plus. Je m’effondrais, les acteurs changeaient alors de rôle. Elle m’enduisait de baume, me laissait sur le dos, sortait de son sac des ustensiles indescriptibles qu’elle plaçait ça et là et, miraculeusement, je repartais à l’abordage, cognant, étrillant, pilonnant, comme aux premières heures. Nous ne dormîmes que quelques heures, cette nuit-là. En deux temps.
Au matin, nous fîmes le point : nous avions rempli la première partie de notre contrat : la journée d’hier et la nuit avaient été fructueuses. Aussi nous décidâmes de considérer comme il se doit l’état de la situation – une de mes idées, bien sûr ! - et de modérer nos ardeurs. La matinée fut donc suave, sans excès, il y eut une pause vers 10 heures, après que nous eûmes expérimenté de nouvelles positions et, comme il se doit, été jusqu’au bout de chacune de nos nouvelles expériences. Au début de l’après-midi, nous fîmes même une sieste, peu longue il est vrai, mais nécessaire pour aborder dans des conditions optimales l’étape finale.
— Nous sommes parvenus à ...
... maintenir un bon rythme, il ne faut donc ni fléchir, ni mollir ! D’autant que la fin doit être grandiose, légendaire… le point culminant de cette épreuve…
Ces propos – mais surtout la fin de l’épreuve enfin en vue - me permirent de retrouver un second souffle (le savait-elle ?) et nous partîmes donc vaillamment à la conquête de ce dernier septième ciel. Trop tôt et trop rapidement sans doute - à certains moments, je perdais le contrôle de mes gestes - mais nous franchîmes des sommets et, dans l’allégresse de l’altitude, je repartais fermement à l’attaque. Mathilde avait opté pour un registre sonore des plus audacieux : lorsqu’elle sentait monter en elle la chaleur typique de l’euphorie de l’effort, elle se cabrait, fermait les yeux, jetait sa tête en arrière puis entrouvrait les lèvres. Là, elle laissait filtrer quelque gros soupirs, quelques râles, quelques gémissements. Cette légère brise se transformait soudainement en petits cris, en éclats de voix, en appels. Puis arrivait le tumulte des clameurs, des hurlements, des plaintes, des prières, avant l’agonie finale. Moi, je me délectais dans le rythme endiablé - et nécessaire - que j’imprimais à mes gestes désordonnés : mes muscles brûlaient, mon souffle bruissait, mes mains accrochaient, mes jambes se raidissaient. Je vrombissais sauvagement puis vibrais de tout mon être, hurlais à pleine gorge lors de l’apothéose.
Dimanche 7 heures.
Le triomphe était à portée de main, mais il fallait qu’il soit monumental. Mathilde ...