1. Un prolapsus


    Datte: 24/01/2021, Catégories: fh, cérébral, méthode, exercice, délire, Humour Auteur: Paxal, Source: Revebebe

    ... tempérer lorsqu’elle se livrait à des exercices que j’estimais trop éprouvants pour moi. Cependant, globalement, cette reprise fut vraiment douce, mais aussi… vraiment longue, tragiquement longue… ce qui ne favorisa pas le maintien permanent de mon état que l’exercice imposait : parfois, honteux, je trouvais une combinaison savante de positions qui m’éloignait des yeux scrutateurs de Mathilde, parfois, compréhensive et délicate, elle s’appliquait à me motiver, à modeler le gage de notre réussite commune. À ce petit jeu, nous devions donc parvenir calmement à l’orée de la phase finale, puis finalement – au titre du schéma que j’avais imposé - au terme de cette « dynamique paroxysmique ». Cependant, toujours très vaniteux - et en partie reposé grâce à ce temps de papillonnage (que d’illusions !) - je m’appliquai à imprimer quelques fois une cadence respectable. Par excès de prétention - pour tenter de montrer à Mathilde que je gardais la maîtrise totale de mes forces et de ma volonté - j’accélérais le mouvement soudainement, la peau me brûlait, Mathilde soufflait, gémissait, se pâmait dans l’effort, je ralentissais soudainement, reprenais mon souffle et infligeais à Mathilde une nouvelle épreuve de turbulence. Mon objectif secret, je dois bien l’avouer, était d’épuiser Mathilde… qu’elle me demandât grâce, au moins jusqu’au dimanche matin. J’espérais, à l’aide de cette manigance, que nous ne tiendrions pas jusqu’au dimanche soir… et qu’ainsi je conserverais dans cet échec ...
    ... programmé un peu de mon honneur ou, plus probablement, que l’échec serait de fait partagé.
    
    — Ohhh ! Eh bien ! Quelle forme ! Encore ?
    
    Erreur…
    
    Mathilde n’était pas épuisée, elle était au contraire grisée par mon numéro éreintant. Je dus donc me résigner à poursuivre ma politique offensive et, bien que faible et lassé, je réussis ainsi à « tirer » jusqu’au soir, jusqu’à la pause, divine pause ! La pause où nous devions faire le point sur cette première étape et, surtout… dormir, enfin dormir… nous reposer !
    
    — Pas terrible… pourtant… Faut rattraper ça …
    
    Je n’ai rien dit, je me suis observé, petit, mou, fourbu, sans appétit. Dès la fin de la matinée, j’avais rêvé de cette nuit, douce, calme, tranquille et voilà qu’elle devenait sauvage, rude et décourageante. À demi-allongée sur le dos, Mathilde constata mon triste état :
    
    — Reste comme ça… j’ai de la crème, du baume, des trucs que j’ai amenés exprès pour ça… tu vas voir…
    
    Elle s’appliqua à me badigeonner d’une crème veloutée, chaude et relaxante. Et, malgré toute ma volonté, ses mains expertes finirent par redonner à mon corps la tension nécessaire pour continuer notre aventure.
    
    — Ahh ! Bien… Tu vois ! Je t’en remettrai… J’en ai même une autre, bien mieux ! Spéciale ! Pas mal…
    
    Mon corps était réveillé, certes, mais ce n’était pas la grande forme, je le sentais bien : cependant c’était, malheureusement, suffisant pour repartir. Nous repartîmes donc, d’abord tranquillement, Mathilde prit les choses en main. Elle ...