...d'Api, d'Api rouge...
Datte: 22/01/2021,
Catégories:
fh,
historique,
policier,
Auteur: Claude Pessac, Source: Revebebe
... possible de découvrir l’objet de ces recherches, sans doute comprendrons-nous les raisons de cette sauvage agression…
Silencieux, les trois interlocuteurs du moine se regardent tour à tour, secouent doucement la tête et affichent des moues témoignant de leur totale ignorance sur le butin convoité. Après quelques instants, le Père Augustus poursuit :
— Je ne suis pas certain que l’agresseur ait trouvé ce qu’il cherchait dans ces malles car il est revenu vers sa victime et a découpé le surcot du Comte avec son poignard ou sa dague. Laquelle a marqué le poitrail d’une longue estafilade, à peine sanglante, ce qui prouve que le Comte était déjà mort depuis un moment. L’assassin s’est alors emparé d’une chaînette que portait le Comte, brutalement, en l’arrachant, comme le montrent des éraflures visibles sur l’arrière et les côtés du cou de la victime. Ladite chaînette portait une sorte de médaille. Avez-vous idée de la nature de ce pendentif ?
Dame Kirsten réfléchit intensément et s’apprête à répondre lorsque le Prévôt intervient :
— Une médaille ? Par quelle sorcellerie pouvez-vous faire cette affirmation ? À croire que vous étiez témoin de la scène !
Le Révérend Père ne relève pas l’impertinence et explique doucement :
— Deux indices révèlent l’existence du bijou : d’abord, des traces verdâtres ou grisâtres au centre du poitrail du Comte témoignent du port habituel dudit bijou, traces certainement dues à l’alliage qui devait contenir une part de cuivre ou plus ...
... certainement d’argent. D’autre part, nous pensons, Frère Anselmo et moi qu’au moment de l’étouffement, l’agresseur devait se tenir à califourchon sur le corps du Comte, les genoux appuyés sur les épaules de sa victime, sans doute pour lui immobiliser les bras s’il venait à se réveiller et à se défendre. En tout cas, des bleus sont visibles près de l’attache des bras, des bleus qui proviennent de la pression des genoux de l’agresseur alors que le Comte était encore vivant. Mort, la peau n’aurait pas marqué. Or, il se trouve que la marque du genou, du côté droit, dessine le contour imparfait d’un cercle. Pendant le transport du Comte par ses chevaliers, la médaille aura glissé du centre de la poitrine pour se placer vers l’épaule et la pression du genou de l’agresseur a marqué la peau.
Alors que le Prévôt se renfrogne, agacé par ce moine qui a réponse à tout, Dame Kirsten en profite pour expliquer :
— J’ai souvenir d’un étrange bijou que j’ai vu l’une ou l’autre fois. Il s’agissait d’un anneau au contour épais mais incomplet, et comportant en son centre une forme en creux et en bosses, percée en plusieurs endroits, et dont le dessin très surprenant ne semblait rien représenter en vérité… Comme s’il avait été, comme l’anneau, incomplet ou partiellement brisé…
— Vous est-il arrivé de demander à votre époux la signification de ce bijou ? demande le religieux intrigué.
Dame Kirsten respire profondément avant de répondre :
— Certes mon Père. Mais le Comte ne m’a fait ...