...d'Api, d'Api rouge...
Datte: 22/01/2021,
Catégories:
fh,
historique,
policier,
Auteur: Claude Pessac, Source: Revebebe
... qu’une réponse rapide :"Je n’en sais rien, mais il appartenait à Valstaff et son étrangeté me complaît !"
La réponse fait l’effet d’un coup de foudre sur le moine ! Vingt-cinq ans plus tôt, le comte Ulrich von Heiligenstein, qui n’était encore qu’un brutal chef de bande, avait conquis de haute lutte le Comté de Valstaff. Commandité par le Kaiser lui-même qui voulait se débarrasser d’un vassal trop riche, trop puissant et surtout trop complaisant et bon pour ses gens, le siège avait été long et s’était achevé par le massacre en règle des occupants du château. En récompense de ses services, l’Empereur avait anobli Ulrich, lui conférant le titre vaquant, et lui avait octroyé les terres et le château du vassal déchu. Si le fameux médaillon avait ainsi appartenu au Comte de Valstaff et se trouvait réellement être ce que cherchait l’assassin, l’affaire prenait une tournure intrigante…
Le raisonnement silencieux du moine n’échappe pas au Prévôt :
— Rien ne prouve que ce médaillon fût l’objet des recherches des assassins, il n’est sans doute que le maigre butin de ces abominables coquins ! Et quand bien même, ce ne serait alors certainement qu’un pauvre trophée pour quelques nostalgiques soucieux de venger la mort d’un seigneur trop faible avec la populace.
— Vingt-cinq ans pour une vengeance, c’est là un délai bien long ! Il doit y avoir une autre explication. Encore… Encore que si ce bijou est véritablement le"Graal" recherché, les mutilations perpétrées ensuite ...
... trouveraient une explication : le corps de Valstaff n’avait-t-il point été exposé en Cour Dîmière, nu et précisément châtré, après le sac du château ?
Un frisson parcourt l’échine des personnes présentes et plombe l’atmosphère. Une vengeance, si tardive, révèlerait le caractère d’une haine si profondément ancrée que le successeur du Comte et ses proches se trouveraient en grand danger. Le silence s’éternise dans la pièce, rompu au bout d’un moment par le jeune Comte qui pour la première fois s’exprime :
— Mon Père, vous avez toute ma confiance. Il faut continuer vos recherches, fouiller tous les grimoires, interroger chacun, pour comprendre la signification de ce bijou dérobé et connaître son éventuelle importance. Il convient également de déterminer comment le ou les meurtriers se sont introduits céans, sans que personne ne les ait vu ni entrer ni sortir. Ils ne sont quand même pas venus par les airs !
Se tournant vers Braunstein, le jeune homme ordonne :
— La garde doit être renforcée ! Et faites immédiatement cesser les simagrées de la relève qui vident régulièrement nos couloirs pour un protocole inutile et prétentieux : chaque garde ne quittera désormais son poste qu’après avoir été remplacé à son exacte place par un autre ! Et chacun d’eux devra toujours voir et être vu d’au moins un de ses compagnons ! Allez, conclut-il en congédiant les deux hommes qui se retirent prestement après un respectueux, mais rapide salut.
La porte refermée, le futur Comte se tourne ...