Kt1 - Histoires de Sexe

Kt1

... mot… Ou plutôt pas le mot approprié…

Écartant une petite cloche dorée, il s’empare de la tablette qui est posée sur la table basse de salon. Il pose l’écran sur ses genoux, tout en l’allumant, un petit jingle se fait entendre. Il poursuit :

— Il y a deux mois, j’ai écrit une petite annonce. Je l’ai fait paraître, me disant que je n’avais pas grand-chose à perdre.
— Toi, une petite annonce ? Ah bon ?
— Sur le web, pas dans les journaux. Je l’ai écrite le lendemain de la dernière fois que nous nous sommes vus. C’est une de tes réflexions qui m’en a donné l’idée.
— Ah bon ? Laquelle ?
— Tu comprendras mieux en la lisant.

Après quelques manipulations, il me tend la tablette afin que je lise cette fameuse annonce que je lui aurais inspirée. Assez intrigué, je me saisis de l’engin et je commence la lecture.

Je suis assez surpris de ce que je viens de lire, je repose la tablette sur la table basse :

— Eh bé ! T’y vas pas de main morte quand tu rédiges une annonce ! Et avec un tel… euh… comment dire… un texte pareil, t’as trouvé ta perle rare ?
— Figure-toi que j’ai reçu douze réponses en trois jours…

Haussant des sourcils, je m’étonne !

— Douze !?
— Oui, douze. Mais relativisons : la moitié était des plaisanteries, et dans l’autre moitié, la moitié était des insultes.
— Il ne reste plus grand-chose ! Douze, la moitié de la moitié, ça te fait trois vraies réponses, au final.
— Tu comptes bien, Corentin. Trois réponses en trois jours, c’est largement ...

... honnête. J’ai suspendu l’annonce, puis j’ai rencontré ces trois personnes. L’une d’elles était totalement à côté de ses pompes, une illuminée. La deuxième était une masochiste pur jus, prête à dormir sur mon paillasson, sous la pluie, le vent. Enfin la dernière femme que j’ai rencontrée était une débutante, une néophyte pour bien parler.
— Je suppose que tu n’as pas pris la première… Tu as choisi la maso, celle du paillasson ?

Joignant ses mains, il me sourit :

— Raté, j’ai misé sur la débutante.
— Ah bon ?
— Oui, il fallait que je fasse son éducation, mais c’est justement ça qui est intéressant. La base était bonne, le terreau fertile. Je suis en train de la former petit à petit, l’éduquant, la façonnant. Et elle a du potentiel, je l’ai senti aussitôt. L’instinct, sans doute…
— Tu joues les Pygmalion, si je te comprends bien.
— Exactement !

Alléché par la bonne histoire qu’il a à me conter, je m’assieds au bord du fauteuil :

— Vas-y, raconte pour ta débutante !
— Comment dire ça… quand je l’ai vue, ça a fait tilt. Je me suis dit sur-le-champ : c’est elle ! Oui, elle est moins belle que mon ex, mais elle est attendrissante, pleine de courbes. Comment dire… à la fois un beau bibelot et une femme dans le vrai sens du terme.
— Tu es bien lyrique ! Tu en es tombé amoureux ?
— Honnêtement, je ne sais pas. Est-on amoureux d’un paysage ? Parfois, je pense que oui, parfois je me dis que c’est autre chose. Ce n’est pas clair, c’est sans doute lié à la nature de notre ...