1. Histoire des libertines (52) : Des libertines de la Belle Epoque


    Datte: 03/01/2021, Catégories: BDSM / Fétichisme Auteur: Olga T, Source: Hds

    ... d’oublier, que leurs relations avec les « grandes horizontales » se fondent sur l’argent.
    
    Les courtisanes de haut vol n’ont pas toujours vécu une enfance dramatique comme celle de la Belle Otéro, ou du moins misérable, comme celle d’Émilienne d’Alençon : l’histoire de Liane de Pougy prouve qu’une jeune mère de famille peut devenir une grande cocotte, en dépit d’une bonne éducation et d’un mariage bourgeois, si les germes de la révolte et de l’ambition couvent dans son esprit.
    
    LES DEUX RIVALES
    
    Réunir sous un même texte la Belle Otéro et Liane de Pougy était une évidence. Toutes deux courtisanes, ayant presque le même âge, les deux rivales, reines de Paris, se détestaient
    
    Les deux femmes sont d’exactes opposées : Otéro est tout en rondeurs, a un tempérament de feu, rit fort, porte quantité de pierreries colorées et s’exhibe avec opulence, en laissant un sillage capiteux sur son passage, tandis que Liane se fait plus discrète, sent la violette, porte des perles et rit sous cape et le rose aux joues des blagues grivoises des hommes qu’elle attire dans ses filets.
    
    La soirée au Casino de Monte-Carlo en 1897 illustre très bien ce duel mythique de cocottes :
    
    Imaginez ! Tout le gratin est là. Les hommes ont la barbe impeccablement taillée, le portefeuille garni et rivalisent de fierté en exhibant les galantes à leurs bras.
    
    La belle Otéro fait son entrée et jubile littéralement : elle est fardée, porte une robe somptueuse et ruisselle littéralement de cailloux. ...
    ... Tous les yeux sont braqués sur elle, les murmures sont extatiques… le triomphe est total !
    
    Jusqu’à ce que la foule devienne brusquement silencieuse : Liane de Pougy vient d’entrer à son tour, simplement vêtue d’une robe virginale et uniquement ornementée d’une fleur fraiche qu’elle vient de planter dans ses cheveux.
    
    La belle Otéro savoure sans attendre son triomphe : elle est indubitablement la plus remarquable ce soir, Liane n’est qu’une douce folledingue…
    
    Mais dans sa précipitation, Caroline Otéro n’a pas vu venir de subterfuge.
    
    Continuant d’avancer à travers la foule, Liane de Pougy révèle sa femme de chambre qui trottine derrière elle en portant tous les bijoux de sa maitresse !
    
    Le message est clair : « La belle Otéro a besoin de ces artifices pour faire sensation ? Moi pas. Je laisse ça aux femmes de chambre ». Et non contente d’avoir raflé tout le prestige à la belle Otéro, Liane de Pougy lui soufflera également son amant en titre ce soir là !
    
    DES ICONES FEMINISTES ?
    
    Il peut sembler paradoxal de poser ces questions, alors que la prostitution constitue, depuis la nuit des temps, la pire des aliénations pour la femme, dont le corps est traité comme une marchandise. Il est vrai cependant que la Belle Otéro, comme Liane de Pougy, n’étaient pas pensionnaires des maisons closes de sinistre mémoire, mais des courtisanes de haut vol, qui avaient à leurs pieds puissants et fortunés.
    
    Elles n’en constituent pas moins un exemple de liberté de mœurs, dans un ...
«12...6789»