Histoire des libertines (52) : Des libertines de la Belle Epoque
Datte: 03/01/2021,
Catégories:
BDSM / Fétichisme
Auteur: Olga T, Source: Hds
... amis.
L’ancienne cocotte est sujette à la dépression et sombre dans la quotidienneté et la routine. Elle devient aigrie, renfermée, pingre, ne supportant plus ni les artistes, ni la légèreté de mœurs qui l’ont pourtant par le passé consacrée. Sa dépression est aggravée par le drame que constitue la mort au combat de son fils Marc, en 1914.
Pour tenter de délivrer sa femme de cette spirale, Georges décide de revenir à Paris et de reprendre la vie mondaine. L’effet escompté semble atteint, puisque la princesse retrouve un peu de son sourire.
Surtout depuis qu’ils ont rencontré Manon Thiebaut, une jeune artiste de 23 ans à la fraicheur piquante donc ils s’amourachent tous les deux. Georges va jusqu’à proposer à sa femme de faire ménage à trois. Mais Liane refuse de partager.
Georges Ghika la quitte brusquement en juillet 1926, et amène Manon Thiébaut en Roumanie.
Pour se consoler, la princesse retrouve alors Natalie Barney à Paris et forme avec elle et son amie Mimy Franchetti, qui, dira-t-elle « réunit tous les dons du Ciel », une sorte de ménage à trois, dont Natalie fera l'objet d'un récit autobiographique, publié de manière posthume : « Amants féminins ou la troisième ».
Dans son journal, Liane se rappellera : « Nathalie à droite, me câlinant, m'embrassant, Mimy à gauche, ses lèvres sur mes lèvres ... »
Menacé de divorce, le prince finit par lui revenir, mais leur relation devient difficile et chaotique.
VIEILLE SAINTE
A l’exemple de ...
... l’impératrice Théodora (voir « Histoire des libertines (8) : Théodora, la putain devenue impératrice de Byzance. », paru le 15 octobre 2017), celle qui avait été une femme légère mourut dans la piété. A Théodora comme à Liane de Pougy peut s’appliquer ce proverbe allemand : « Jeune putain, vieille sainte ».
En 1928, la princesse Ghika se lie d'amitié avec mère Marie-Xavier, mère supérieure de l'asile Sainte-Agnès à Saint-Martin-le-Vinoux, près de Grenoble. Dans les années qui suivirent, Mère Marie-Xavier guide la lente métamorphose spirituelle de la princesse Ghika. En 1943, le R.P. Rzewuski, son confesseur depuis 1939, « juge sa pénitente digne d’être reçue dans le Tiers-Ordre de Saint-Dominique » : le 14 août 1943, l'ancienne étoile des Folies Bergère, la scandaleuse, prononce ses vœux et prend le nom de Sœur Anne-Marie de la Pénitence. Laïque consacrée, elle vivra désormais selon la règle dominicaine.
Après la mort de Georges Ghika, en 1945, Anne-Marie s'installe à Lausanne où elle transforme une chambre de l'hôtel Carlton en cellule.
UN SYMBOLE D’EMANCIPATION
La société de la Belle Époque tolère des personnages comme les courtisanes Liane de Pougy, Émilienne d’Alençon ou la Belle Otéro. Jouissant d’une liberté impensable pour les autres femmes, ces hétaïres peuvent même afficher leurs éventuelles tendances saphiques sans craindre de décourager leurs soupirants qui, au contraire, sont attirés par le défi d’une conquête apparemment impossible, oubliant, ou faisant semblant ...