1. Les premiers - épisode 2


    Datte: 24/12/2020, Catégories: aventure, sf, Auteur: Jean de Sordon, Source: Revebebe

    ... arrivèrent auprès des machines, l’excitation des duveteux ne connut plus de bornes. Ils bondirent sur le fuselage des machines, examinant, tripotant tout dans un babil déchaîné. Hiroko et Bettina, mi-inquiets, mi-amusés, durent leur défendre l’accès à l’intérieur, où trop de commandes et d’appareils délicats s’offriraient aux petits doigts agiles des créatures.
    
    — Je vais faire une première virée maintenant, dit le Japonais. Je pousserai vers l’est, en suivant le soleil. Nous resterons en contact par la radio de Kepler.
    — Entendu.
    — Ne les laisse toucher à rien, surtout.
    — Ne t’inquiète pas…
    — Et… ne fais pas trop de bêtises ! dit le Japonais, qui savait bien à quoi la jeune femme allait employer son temps.
    
    Bettina se contenta de rire et sauta légèrement à terre tandis que les moteurs de la navette préchauffaient dans un long sifflement. La jeune femme entreprit de faire reculer les duveteux. Alignés à distance respectueuse, impressionnés, ils regardaient avec de grands yeux.
    
    Les tuyères de la navette grondèrent et le petit oiseau de métal s’arracha à la prairie qui fut à nouveau maculée d’une large déchirure brûlée. Kepler monta vers le ciel mauve et traça dans les nues une vaste ellipse, en guise de salut. Puis Hiroko se mit en contact avec Bettina pour un appel de routine.
    
    — Je vais passer au-dessus du village pour dire bonjour à Abraham et Catherine. Toi, sois prudente et ne t’éloigne pas des duveteux. Les loups ne feraient de toi qu’une bouchée et… je ne ...
    ... m’en remettrais jamais.
    — Ne crains rien, dit Bettina. Nos amis viennent justement de resserrer les rangs car quelques loups sont venus assister de loin à ton départ.
    — Je vais leur faire peur, dit le Japonais.
    
    Et il effectua un nouveau passage au-dessus de la vallée, frôlant les arbres qui abritaient les loups, lesquels déguerpirent avec grande hâte.
    
    Hiroko mit ensuite le cap sur le village et effectua au-dessus deux larges cercles en agitant les ailes en guise de salut. Ensuite, il vira vers l’est, volant pendant une dizaine d’heures en suivant la course du soleil. Ses observations ne lui permirent d’enregistrer aucun autre indice d’une vie organisée. Plusieurs fois, il vit, solitaires ou en groupes, des loups rôder à l’orée des forêts qui couvraient les trois quarts du monde. C’était bien là la race dominante, du moins du point de vue quantitatif. Mais nulle part, Hiroko ne vit un autre centre de peuplement des duveteux.
    
    Lorsque la navette, sûrement guidée par son intelligence électronique, revint se poser auprès de Pauli, le matin posait sa patte de lumière et de chaleur sur la plaine. Les duveteux avaient établi un campement provisoire.
    
    Le petit Japonais, sortant de sa machine, n’eut pas besoin d’interroger sa compagne dont les yeux cernés, l’air las et cependant rayonnant disaient assez qu’elle venait de vivre une nuit agitée… et pleinement satisfaisante.
    
    Tout en avalant une tasse de café, Hiroko rendit compte à son amie, en quelques mots, des résultats ...