La Dernière Prophétesse
Datte: 23/12/2020,
Catégories:
jeunes,
forêt,
amour,
cérébral,
revede,
init,
fantastiqu,
merveilleu,
fantastiq,
contes,
Auteur: Maegwïn, Source: Revebebe
... sauvage de la race dragonne. On lui avait raconté dès ses premières années à la cour d’Irlidhea que les Iluudaeris, peuple de ses pères, provenaient de cette forêt vierge. Mais enfant adopté, elle connaissait ce peuple légendaire pour lui être étranger. C’était moins les arbres que ses vrais habitants qui intéressaient la jeune Shalvarya.
— Ce monde n’est pas le tien, lui disait Hsiayïn. Les humains ont les plaines, la forêt du Nord, l’Archipel, les landes du Grand Sud. C’est là qu’est ta place. La jungle inviolée ne t’appartient pas.
Pourtant, la jeune fille insista tant que la grande dragonne accepta de l’emmener avec elle. Hsiayïn était sage et savait bien que la jeune humaine aurait passé outre son refus, pour gagner le territoire des dragons de la jungle par ses propres moyens. Shalvarya fit ses adieux à son père, et embrassa tendrement sa mère qui pleura.
— Je reviendrai en Irlidhea. De grandes choses doivent être accomplies dans ce royaume et dans le monde entier. Mais mon heure n’est pas encore venue. Je sens les forces du destin m’attirer telle une pierre magnétique, et je ne peux faillir au devoir que je me suis attribué.
— Tu as notre bénédiction, Shalvarya notre fille. Que les Grands Esprits guident tes pas.
Aussi, une fois de plus, Hsiayïn prit Shalvarya sur son dos, et vola plus haut que jamais, plus loin que le royaume du roi Lenapiën, plus loin que l’Archipel ou que l’empire de l’Est et ses bibliothèques. Elle vola par-delà l’océan, son Vol ...
... Flamboyant la portant plus vite que les vents, plus vite que le son lui-même, jusqu’à atteindre enfin la jungle équatoriale.
Alors seulement, la dragonne Hsiayïn se reposa au milieu des arbres luxuriants, et Shalvarya partit à la rencontre de son nouvel habitat. La jeune fille avait connaissance des dangers de la jungle. Ils étaient grands, mais elle ne les craignait pas. Son destin l’avait amenée là où nul humain n’avait sa place, et pourtant telle était la sienne, sur le territoire des grands dragons d’émeraude. La jeune fille s’éloigna tout d’abord du fief de Hsiayïn, non sans lui avoir promis de revenir tantôt pour quérir ses conseils.
* * *
Au commencement, Shalvarya ressentit la faim. Assouvir ce besoin était facile de là où elle venait, mais à présent, cela devenait l’une des grandes tâches de sa nouvelle existence. Bientôt, elle devint chasseresse, courant parmi les arbres en quête de grands lézards ou de griffons des jungles qu’elle faisait cuire ensuite par des invocations du Grand Esprit du Feu.
Toujours, elle prit garde de préserver l’Harmonie. Elle éleva des prières aux esprits des bêtes pour quérir auprès d’eux l’autorisation de prendre une de leurs créatures, ôta la vie des animaux trop faibles pour survivre, et tua seulement parmi les espèces abondantes. Lorsque sa faim était apaisée, Shalvarya s’asseyait, écoutant en souriant la musique de la forêt, emplissant ses narines des parfums sauvages, observant la lumière dansant dans le feuillage. Elle se ...