1. La Dernière Prophétesse


    Datte: 23/12/2020, Catégories: jeunes, forêt, amour, cérébral, revede, init, fantastiqu, merveilleu, fantastiq, contes, Auteur: Maegwïn, Source: Revebebe

    ... moi.
    — En ce cas, laisse-toi faire et accepte. Ce qu’on ne peut changer, il nous faut donc l’admettre.
    — Sache que je comprends la tâche qui est mienne. Mon regard est passé sur maints ouvrages occultes, et parfois la musique de l’univers chante dans mon esprit.
    — Laisse-toi faire et accepte, répéta le dragon. Si ta destinée est écrite en quelque parchemin dont les Grands Esprits seuls en sont les confidents, ta vive opposition sera désespérée. Tu pourrais tendre toute ta volonté pour échapper à cette voie, tu ne ferais que t’y conformer, à ton cœur défendant. Il en va de même pour toute créature. Refuse ton destin et il te détruira. Accepte-le plutôt et il te guidera. Sois heureuse de lui, et il te portera vers les plus hautes cimes.
    — Toi-même tu es une clef de ce sombre destin. Si j’écoute mon cœur, je crains que des désastres surviennent, plus puissants et profonds que tout ce que le monde a vécu autrefois.
    — Si tu ne l’écoutes pas, qu’adviendrait-il d’autre ? Si tu ne l’écoutes pas, tu te construiras une vie de malheur, faite de luttes incessantes autant que vaines contre toi-même.
    — Je l’écouterai donc, et tâcherai d’être heureuse, fit Shalvarya en baissant les yeux.
    — Ce que tu vis ici n’est pas une défaite, dit doucement le dragon en s’approchant. C’est là bien au contraire une grande victoire.
    — C’est là sans doute aussi une douce victoire, dit la jeune fille en s’approchant finalement elle aussi.
    
    Tous deux s’étreignirent une nouvelle fois. Shalvarya ...
    ... pouvait sentir le corps chaud du dragon d’or contre sa peau nue. D’aucun aurait pu croire que les écailles dures et acérées de la race dragonne meurtriraient la peau fine d’une si jeune fille, mais il n’en était rien. Elle aimait ce contact. Elle aimait écouter les lents battements du cœur d’Arhaïngahn, elle aimait ressentir son souffle chaud contre sa nuque, elle aimait le parfum singulier de cette créature qui comptait parmi les plus hautes de toute la Création.
    
    — Emporte-moi au loin, murmura-t-elle. Je connais le monde, terres, mers et nuages, mais je voudrais le découvrir à nouveau, avec toi, avec ton regard, ton souffle, ta présence toute entière, comme compagnons.
    — Je me fais une joie de parcourir le monde avec toi, humaine. Tu es celle qui voit loin, ton regard se porte par-delà le temps et l’espace, tes yeux perçoivent les secrets qui se terrent derrière les apparences. Et toutefois, ton âme conserve la jeunesse qui protège du voile de l’habitude ton esprit avide de savoir. Oui, je serais heureux de voir le monde à travers tes yeux gris.
    — Est-ce donc pour cela que tu restes avec moi ?
    — Je te le laisse deviner, belle prophétesse.
    
    Shalvarya émit un nouveau rire, les tourments de son esprit trouvant encore la paix dans la voix douce et grave du jeune dragon d’or. Alors qu’il la tenait serrée entre ses bras, Arhaïngahn étendit ses ailes pour prendre son envol. Comme il atteignait le ciel, la jeune fille l’enlaça plus fortement encore. Alors qu’il survolait le grand ...
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