Justine au pensionnat (1)
Datte: 28/04/2018,
Catégories:
Erotique,
Auteur: Orchidée, Source: Xstory
... confier les jeunes filles à l’administration pénitentiaire. En termes moins formels, leur sort ne devait pas gâcher les vacances des magistrats. Refusant de savoir ses protégées en maison de correction, Justine convainquit le juge de les laisser sous sa responsabilité.
Les professeurs, sur ordre de la directrice, avaient mis au point un programme allégé afin de leur occuper l’esprit ; Justine n’avait aucunement l’intention de se cantonner à la correction des devoirs de vacances, le parc offrait de nombreuses possibilités. De plus, l’acquisition d’un téléviseur votée par le conseil d’administration, son installation dans les prochains jours amènerait de nouvelles perspectives.
– Je plains ces malheureuses, ronchonna Michèle en servant deux tasses de café sur le plan de travail. Comme si les savoir abandonnées par leur famille ne suffisait pas, les salauds les auraient envoyées en prison sans votre intervention, c’est une honte de voir ça à notre époque.
Le sourire charitable de Justine masqua une pointe d’amertume.
– À nous de faire en sorte qu’elles passent malgré tout de bonnes vacances. Demain, nous commencerons par un pique-nique après les cours.
La cuisinière prit des notes d’une écriture appliquée.
– Le panier sera prêt, avec une salade de rillons et des fruits frais. Robert ira faire le marché demain matin, vous allez vous régaler.
– Personne n’oserait en douter. Votre mari a nettoyé la fontaine ? demanda Justine pleine d’espoir.
– C’est fait, ...
... il l’a même recouverte d’une grande bâche pour la protéger des oiseaux, vous pourrez en profiter.
En dehors de sa fonction officielle de gardien, Robert se plaisait d’être le bricoleur du domaine. Il avait eu l’idée de transformer la majestueuse fontaine décorative du parc en un espace propre à la baignade, concept aussitôt adopté par la jeune femme pressée de s’y ébattre avec ses protégées.
– On supportera mieux la chaleur. Bien entendu, je compte sur votre discrétion, chère Michèle, la directrice ne verrait pas cette initiative d’un bon œil.
– Et c’est moi qu’on traite de vieille ! s’esclaffa la mamie d’une soixantaine d’années au verbiage coloré. Ne craignez rien, petite demoiselle, on serait sans doute renvoyés si cette bigote l’apprenait. Une douceur avant de vous mettre au lit ?
Sans attendre de réponse, la cuisinière remplit les tasses vides d’un liquide sirupeux brunâtre à la forte odeur de fruits fermentés.
– Une crème de mûre de ma fabrication, vous m’en direz des nouvelles.
Une gorgée de liqueur réchauffa les papilles de Justine, elle considéra avec prudence la bouteille habillée d’une cape découpée dans un torchon à carreaux selon la tradition des campagnards de la région.
– Délicieuse, mais il ne faudrait pas en abuser.
– Vous devriez vous laisser aller de temps en temps, c’est dans la nature humaine de profiter des plaisirs.
Justine monta l’escalier l’esprit serein, pas de réveil aux aurores ni de grincements de dents le lendemain, ...