Catching - Histoires de Sexe

Catching

... deux se regardèrent encore longuement avec hésitation. Pfff ! Ils me faisaient chier !

— J’ai bien envie de vous ramener avec vos copains de la direction et de les laisser s’occuper de vous…

Mais la toubibette Harper finit par lâcher le premier morceau :

— C’est le résultat d’une expérience qui a mal tourné.
— Une expérience ? Vous faites des expériences de ce genre-là ? s’emballa la policegirl.
— Chut, ma puce, me la jouai-je, laisse-les parler, on pourra leur péter la gueule après…
— Monsieur, je vous interdis ! m’admonesta le directeur adjoint, pendant que Charlène me regardait d’un drôle d’air.
— Ta gueule, doc ! Et continuez votre histoire, ça m’intéresse… Quel genre d’expérience ?

Sinistre et menaçant, je caressai la hache que j’avais récupérée. Ça m’amusait assez bien, en fait, de jouer le pourri… Ils soupirèrent et restèrent un moment silencieux, mais le dirlo répondit finalement.

— Il s’agit de recherches neurologiques à but thérapeutique. Traitement neurochimique de…

Il renâcla, hésitant.

— Oui ? De quoi ?

Ce fut la médecine-woman qui lâcha le morceau.

— Nos équipes cherchaient à mettre au point un traitement contre l’impuissance.

Je ne pus m’empêcher de pouffer de rire.

— Eh ben de ce point de vue-là, c’est une franche réussite ! Mes félicitations !

Charlène, quant à elle, en restait parfaitement interloquée. Les toubibs se marraient pas non plus, eux, faut reconnaître.

— Mais vous tentez directement vos expériences sur ...

... des humains ?
— Bien sûr que non ! Les recherches n’en étaient qu’à un stade primitif, menées sur des souris.
— Et ? Que s’est-il passé ?
— Nous n’en sommes pas certains…
— Docteur, j’insiste ! assurai-je en caressant de nouveau le tranchant de ma hache.
— La version officielle est qu’une souris porteuse d’un prion hautement pathogène est parvenue à s’échapper et a contaminé un ou plusieurs humains.
— C’est quoi, un prion ? s’enquit Charlène.
— Une protéine dont la forme anormale est un agent infectieux. Mais en théorie, l’incubation d’une maladie à prion est très longue. Ici, la maladie se développe extrêmement vite, et nous ne savons rien de son évolution. Sa propagation semble plutôt être due à un virus ou une bactérie, mais nous n’avons rien isolé.
— Et… la version non officielle ?

De nouveau, il soupira, avant de reprendre.

— La souris en question s’est avérée très réceptive à l’un des traitements, retrouvant toute son activité sexuelle et même davantage. Mais elle s’est rapidement montrée aussi très agressive envers ses congénères, et elle mourut en quelques heures. L’un de nos chercheurs a voulu l’examiner de plus près pour comprendre la cause de la mort. Et il affirme qu’elle s’est relevée quelques minutes plus tard, se montrant de nouveau extrêmement agressive. Et elle est parvenue à s’enfuir.
— Exactement comme avec Emmanuelle… pensai-je à voix haute.
— De qui parlez-vous ? voulut savoir la doctoresse Harper.
— De sa compagne, les renseigna la jeune ...