Catching - Histoires de Sexe

Catching

... direction qu’il nous désignait, derrière une voiture, un couple était en train de s’ébattre sans retenue ni la moindre pudeur.

— Et là, aussi !

Un peu plus loin, deux nanas à poil se pelotaient, appuyées contre une autre bagnole.

— Putain de merde !

Dans la foule qui attendait devant l’entrée du commissariat, ça avait l’air de s’agiter, de se battre. J’aperçus encore un type arracher ses fringues et sauter sur une femme à côté de lui.

— T’as essayé d’appeler tes collègues ?
— Oui, ça répond pas ! Ça sature ! Ou bien toutes les lignes sont occupées, je sais pas !
— C’est le bordel partout ! s’agaça Karl. Merde et remerde !

Un petit vieux s’approchait de notre fourgon en se paluchant et en bavant.

— Beuark ! C’est dégueulasse !

Il avait sur la peau comme des plaques grisâtres, comme s’il se craquelait d’un bout à l’autre. Un hurlement violent s’éleva juste derrière nous, dans le coffre.

— Denis !

Karl bondit vers l’arrière du véhicule.

— Bon, tu veux toujours descendre là ? demandai-je à la policegirl.

Elle posa sur moi ses yeux tournoyants et effrayés et secoua finalement la tête.

— Ok, alors direction l’hosto ; je crois que c’est urgent de livrer notre colis avant qu’il nous explose à la gueule.

Effectuant un sauvage demi-tour, je remis les gaz à fond. Derrière nous, la voix de Karl s’élevait :

— Tiens bon, Denis ! On va t’emmener à l’hosto ! Arrête ! Non, arrête ! N’essaie pas de bouger, je t’ai attaché !
— Raaaaaahh ! ...

... Suce-moi, enculé ! lui répondit l’autre entre deux grognements enragés.

Il ne nous fallut que deux ou trois minutes pour rallier l’hôpital. Karl était revenu s’asseoir devant et Charlène n’avait pas cessé de surveiller que Denis ne parvienne pas à se détacher. D’un grand coup de frein à main, j’immobilisai bientôt notre fourgon devant le centre de soins. Mais là encore, nous n’étions pas seuls : des dizaines de voitures étaient garées en tous sens, et plusieurs personnes se ruaient vers l’entrée des urgences tandis que d’autres en sortaient en courant et en criant. Çà et là, quelques couples ou trios baisaient en pleine rue, au milieu des bagnoles.

— Eh ben… c’est pas encore gagné, observai-je.
— Il faut que j’emmène Denis ! nous assura Karl en ouvrant la portière. Pas de temps à perdre ! Vous venez ?

Mais il n’attendit pas notre réponse et passa derrière le VSL pour aller en descendre le brancard où son pote continuait de s’agiter en braillant.

— Qu’est-ce qu’on fait ?

Charlène ne me répondit pas, observant avec inquiétude la foule où l’hystérie se répandait à vue d’œil.

— Allez, tranchai-je, amène-toi ! On y va !
— Mais qu’est-ce que tu veux qu’on aille foutre là-dedans ? Se faire mordre ou violer par ces enragés ?
— Emmanuelle travaille ici, et aux infos, tout à l’heure, ils ont parlé d’un truc bizarre dans cet hôpital. Je suis sûr qu’on pourra trouver des réponses.

Devant nous, Karl courait en poussant sa civière où se débattait son collègue. Il força le ...