Catching - Histoires de Sexe

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... pourquoi il fermait pas lui-même, mais quand je vis à quel point il tremblait, je pris la clé qu’il me désignait et verrouillai de deux tours la lourde porte de bois.

— Merci ! déclara alors dignement la nana dans un soupir de soulagement.
— Oui, merci, ajouta l’autre. Qui que vous soyez, merci !
— Vous énervez pas, on n’est pas tirés d’affaire pour autant.
— Vous n’avez pas été mordus, au moins ?
— Non, non, ne vous inquiétez pas.
— Vous… vous êtes envoyés par le gouvernement ? nous demanda prudemment le type.

Abasourdis, Charlène et moi nous regardâmes sans savoir si on devait pouffer de rire ou non.

— Oui, c’est ça, répondis-je avec un brin d’agacement. On est des médiateurs délégués pour trouver un terrain d’entente avec les zombies…

Ce fut leur tour de ne pas savoir s’ils devaient m’engueuler ou non. Et comme en réponse, un long hurlement sinistre s’éleva du fond du couloir.

— Bon, venez, ne restons pas là, trancha la policegirl en s’éloignant vers les ascenseurs. Y a-t-il un endroit sûr quelque part ?
— Vous… vous ne voulez pas plutôt nous conduire au commissariat, mademoiselle ?
— Le commissariat, comme l’hôpital, est pris d’assaut par des centaines de citoyens en train de succomber peu à peu à l’hystérie collective, docteur…
— Et je suis convaincu que vous avez une bonne explication pour ça… ajoutai-je.

Les deux se lancèrent un rapide regard embarrassé.

— Bon, allez, suivez-moi, on va trouver un coin tranquille pour papoter un peu.
— ...

... Où… où nous emmenez-vous ?
— N’importe où ! Là où on a le moins de chance de tomber sur ces malades.
— À l’ancien bloc opératoire du sixième, proposa la nana. Il est en travaux depuis plusieurs mois et tout le couloir est fermé et vide.

Nous y parvînmes sans encombre, sans mauvaise rencontre, et Charlène et moi eûmes enfin le loisir d’interroger à notre guise les deux rescapés de l’équipe de direction. Nous apprîmes qu’il s’agissait en fait du docteur Landry, directeur adjoint de l’hôpital, et de la doctoresse Harper, présidente du conseil d’administration. Les fous furieux qu’on avait abandonnés après les avoir aspergés de neige carbonique et de coups d’extincteur étaient les autres gradés importants de l’établissement, et ils se trouvaient là en « réunion de crise » suite aux événements récents, mais l’un d’entre eux avait vraisemblablement été mordu un peu plus tôt, et les autres avaient ensuite essayé de le maîtriser. Exactement comme ça s’était produit chez moi. À ceci près que je ne me souvenais pas qu’Emmanuelle eut été mordue…

— Mais qu’est-ce que c’est ? s’agaça Charlène. Qu’est-ce qui se passe ? Pourquoi ils réagissent comme ça aux morsures ?
— Il semblerait, mais nous n’en sommes pas sûrs, que ce soit une sorte de virus au développement extrêmement rapide et qui…

Le toubib m’agaçait, moi aussi. Il pesait trop soigneusement ses mots pour être honnête.

— Arrêtez cette putain de langue de bois, doc ! On veut la vérité. Je sais que ça vient d’ici !

Les ...