1. Histoire des libertines (1) : Introduction et Sappho la poétesse de Lesbos.


    Datte: 12/12/2020, Catégories: Entre-nous, Les femmes, Auteur: Olga T, Source: Hds

    ... ensuite délaissée par celui-ci. Ne pouvant supporter cette rupture, Sappho aurait décidé de mettre fin à ses jours en sautant du haut d’une des falaises de l’île de Leucade, nommée Saut de Leucade (72 mètres de haut). Dans l’Antiquité, d’après la légende, il fallait se jeter du saut de Leucade pour guérir d’un mal d’amour. Si on ne mourait pas, on était définitivement guéri de ce mal.
    
    Cet amour envers un homme n’est d’ailleurs pas anodin. Beaucoup d’historiens (dont Ovide) ont insisté sur lui, comme pour « gommer » l’homosexualité de Sapphô, ou du moins la mettre au second plan.
    
    Le saphisme depuis Sappho jusque Christine de Suède.
    
    Durant l’Antiquité, en Grèce ainsi que sous l’Empire romain, le lesbianisme n’est pas perçu comme une déviance, une maladie ou truc vicieux du genre. Non, c’est juste normal. Ceci dit, on en parle très peu et on a très peu de sources à ce propos. Sur les vases et autres céramiques grecques, les femmes entre elles sont souvent représentées lascives, sensuelles, se caressant. Les hommes romains ou grec (qui ont écrit les textes que l’on a conservés) n’acceptaient pas trop l’idée que des femmes puissent se donner du plaisir entre elles, et donc, sans la présence de l’homme.
    
    L’Eglise condamne l’homosexualité et en particulier entre femmes. Les sanctions séculaires sont la mutilation et la peine de mort. L’Église sanctionne depuis plus longtemps et encore plus fermement si les femmes utilisent un objet pénétratif. En utilisant un godemiché, ...
    ... l’Église pense que les femmes tentent de s’attribuer le membre masculin (et sa puissance!) alors qu’elles jouent seulement avec leur point g.
    
    L’Église est tellement contre l’homosexualité que les conciles de Paris et de Rouen en 1212 et 1214 interdisent aux religieuses de dormir ensemble. Elles doivent désormais dormir seules et avec une lumière allumée afin de surveiller leurs actes. Faut dire que quelques années avant, dans une lettre écrite à son époux Abélard, Héloïse qui a pris le voile écrit : « Pour perdre une femme, il n’est pas d’arme plus sûre que les cajoleries féminines. Et la corruption rampe jusqu’à son cœur sous des caresses plus insinuantes. »
    
    Des lesbiennes étaient excisées ou on mutilait leurs seins si elles étaient surprises. Au Moyen-Age, les lesbiennes se sont faites discrètes, sous peine d’être noyées, pendues ou brûlées.
    
    Près de deux mille ans après Sappho, une nouvelle femme va revendiquer son homosexualité, ou plutôt sa bisexualité, il s’agit de la reine Christine de Suède. Elle s’habille en homme, elle refuse de se marier, couche aussi bien avec des hommes que des femmes. Les médecins qui l’entourent accusent la reine d’être hermaphrodite, A vrai dire, à l’époque où l’homme est le modèle parfait de l’humanité, on pense que le vagin est vu comme un pénis à l’intérieur que la nature essaie de corriger par le clitoris. Pour diagnostiquer un cas d’hermaphrodisme, les médecins mesurent le clitoris de la femme. Plus il est gros et enflé, plus la ...
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