Une annonce qui fait du bruit - Histoires de Sexe

Une annonce qui fait du bruit

... sourcils du mec, les lèvres de la fille, souples autour d’une bouche grande. Elle ne connaît pas de jeune homme dans les environs, mais c’est vrai qu’elle est nouvelle dans le coin.

— On est là que depuis un mois, dit-elle.
— Mais il doit vous connaître assez pour savoir vos goûts, non ?

Paul et Virginie se regardent. Qui connaît leurs goûts ? En ont-ils d’abord, autres que leurs corps-à-corps sans retenue, presque quotidiens ?

— En tous cas, on n’est pas dans la routine, nous, mais on ne vous dira rien de plus.
— Bien sûr, dit Geneviève.

François s’enhardit soudain :

— Écoutez, c’est notre première démarche dans notre recherche. Vous avez l’air sympa, comme couple je veux dire, et puis vous êtes, euh… pas mal à mon goût ; enfin, vous, Virginie, je veux dire. Mais vous aussi, Paul. Enfin, dis quelque chose, Geneviève !
— Oui, je vais le dire… Vous savez, c’est notre première rencontre, et on espère que cela va être positif, que… vous n’allez pas nous rejeter, qu’on peut rester un peu, quoi. Pour un échange, en fait, quoi.

Paul s’est lentement glissé derrière Virginie et lui a mis les mains sur la taille.

— Une question nous est posée, mon amour ; elle était déjà annoncée dans la lettre. Chance à saisir, ou au contraire trop peu d’appétit pour un samedi matin déjà bien entamé (il lui met un baiser sur l’oreille, il lui parle doucement) ; il va falloir prendre une position commune…

Il la tire contre lui et lui fait sentir que son sexe commence à ...

... gonfler. Elle tourne le visage et dit « Embrasse-moi, que je réfléchisse. » En fait, elle ne réfléchit pas du tout. Elle se dit que cela va être une heure hors du temps, ni programmée, ni refusée. Elle se sent une envie de caresses, mais celles de deux inconnus ? Elle abandonne la bouche et la langue de Paul et regarde à nouveau ce couple : François et Geneviève s’embrassent aussi goulûment.

— Alors, on leur dit de se mettre à l’aise ? demande Paul.
— Oui, dis-leur oui, non ? rétorque Virginie.
— Venez prendre le café, alors, et mettez-vous à l’aise.

Bientôt Virginie se rapprochera de François et Geneviève de Paul, qui annonce « On va les mettre à l’aise nous-mêmes… » avant d’avoir la bouche fermée par un baiser langoureux de Geneviève et de montrer des efforts tendres pour déshabiller et découvrir ce corps de femme… qui le tente depuis un moment. D’abord debout, puis dans les divans, puis sur la table à manger, puis au lit les uns et dans la salle de bain les autres.

Ce fut un beau samedi sans arrière-pensées ; ce furent de belles jouissances pour chacun des quatre. Enfin, il fallut retrouver ses forces et prendre du recul. Se revoir ?

— Non, ne décidons rien, dit Virginie. Et même, c’est plutôt non. Brève rencontre, quoi.

Paul réagit :

— Brève rencontre (il regarde l’horloge) de cinq heures quand même, et c’est pas aujourd’hui que je trouverai le temps de laver les carreaux comme prévu.

« Et la lettre, alors ? » pense soudain Virginie.

— Vous devez nous ...