1. Tentation


    Datte: 08/12/2020, Catégories: jeunes, copains, piscine, revede, nonéro, amiamour, Auteur: Lilas, Source: Revebebe

    ... toujours passer avant ses pseudo conquêtes masculines, j’avais décidé de me mettre en retrait, pour une fois. À 22 ans, il serait bon que May quitte enfin son éternelle enveloppe de pureté…
    
    Quant à moi, cela faisait bien longtemps que je ne l’étais plus, pure. J’avais 23 ans depuis deux mois, et je me sentais plus seule que jamais…
    
    Tout en nous douchant, l’une dans la douche, et l’autre dans le jacuzzi, nous discutions de choses et d’autres. Mon portable émit soudain un son qui me fit battre le cœur. Avant même de voir « Vincent » clignoter sur l’écran de mon téléphone, je savais que c’était lui.
    
    — Tu vas bien ? demanda-t-il de sa voix grave.
    
    Vincent était le seul homme que je connaissais pour l’instant à posséder un timbre de voix aussi bas. Un véritable vibrato qui faisait danser la gigue à mon cœur.
    
    — Oui, je sors de la piscine avec May.
    — Comment va-t-elle ?
    — Très bien… Elle a un rancard, alors du coup je me retrouve toute seule.
    — Justement, je t’appelais pour savoir ce que tu faisais ce soir… un de mes potes a décommandé la soirée, et j’ai pensé qu’on pourrait se voir, tous les deux…
    
    Sa voix suave révélait des accents sensuels impossibles à ignorer. Tous deux savions ce que ça voulait dire. J’eus un instant d’hésitation.
    
    — Je ne sais pas… Est-ce bien raisonnable ?
    — Allez, viens, promis, je ne te mangerai pas. On se matera un bon film… Je viens d’en télécharger une petite dizaine.
    
    Je confirmai donc ma venue, tout en sachant que ce n’était ...
    ... pas bien. Pas bien du tout.
    
    Pauline se séchait avec application, un sourire sur son visage constellé de taches de rousseur. Je raccrochai et croisai son regard goguenard.
    
    — Alors, c’était beau gosse ? demanda-t-elle.
    — Ouais… Comment savais-tu qu’il allait appeler ?
    — Parce que ça fait deux semaines que vous vous êtes pas vus… Il est en manque, ce pauvre petit !
    — Arrête, on est seulement amis…
    — Alors là, ma cocotte, débrouille-toi avec tes petits mensonges, dit-elle en pouffant. Ce n’est pas moi qui te jugerai !
    — Et toi, fais attention avec ce David machin-chose… On ne sait jamais.
    — Aucun souci, répondit-elle d’un ton léger. Tu me connais. Je ne vais jamais plus loin que la main au panier.
    — Oui, bein justement… Tarde pas trop à te débarrasser de ta petite peau inutile, au cas où ça rouillerait là-dedans…
    
    Trente minutes après, j’arrivais dans la rue de Vincent et commençais à chercher une place. Je ruminais en silence. Je devinais ce qui allait se passer, et pourtant j’étais là, présente à l’appel comme une bonne petite pouliche bien élevée. J’étais sortie avec Vincent six mois auparavant, et notre relation n’avait duré que trois semaines. Elle avait été si intense que j’en étais sortie toute groggy. Jusque-là, jamais je n’avais connu un tel déferlement de passion et de fougue pour quelqu’un… et je m’étais attachée très vite. Jusqu’au jour où le bel oiseau était tombé de son nid. Il avait paniqué en voyant l’affection que je lui portais, et m’avait vite ...