Antoine
Datte: 04/12/2020,
Catégories:
fh,
init,
conte,
fantastiqu,
initiatiq,
Auteur: Myhrisse, Source: Revebebe
... son de sa voix ni ne lirait ses mots ni ne recevrait ses conseils. Il allait devoir être seul. Il s’assit sur son lit, regardant la carte puis se reprit. Non, je ne suis pas seul. J’ai Marion maintenant et il est temps que je me prépare. Il se leva et une fois dans la salle de bain, regarda la carte qu’il tenait toujours. Il ne voulait pas s’en séparer, mais qu’en faire ? Il ne voulait pas risquer de la voir souillée par l’eau de la salle de bain ! Il alla la placer dans la poche intérieure de son manteau. Ainsi, pensa-t-il, je l’aurai toujours sur moi. Lorsqu’il ouvrit la porte de son appartement pour aller rejoindre Marion, il se retourna et lança :
— Adieu, maîtresse, et merci.
Lorsque Marion ouvrit la porte, ce fut à peine s’il remarqua qu’elle semblait triste. La soirée fut étrangement calme, chacun des deux compagnons semblant plongé dans ses propres pensées. La conversation s’orienta bientôt sur sa famille. Marion lui avait déjà dit que ses parents étaient morts, lui léguant, entre autres, cette maison et son magasin. Antoine lui expliqua donc que ses parents vivaient à l’étranger. Aimant les voyages, ils créaient sans cesse des circuits touristiques et restaient donc rarement plus de six mois au même endroit. Après deux cafés, Antoine ressentit un besoin urgent et alors qu’il se vidait la vessie, il entendit Marion lancer :
— Dis Antoine, tu aurais une photo de tes parents ?
— Oui, dit-il depuis les toilettes. Dans mon portefeuille. La poche intérieure ...
... gauche de mon manteau.
Il l’entendit bouger. Il passa dans la salle de bain pour se laver les mains puis se rendit dans l’entrée, surpris qu’elle ne soit pas encore revenue.
— Tu as trouvé ? demanda Antoine en arrivant dans l’entrée.
Il se figea instantanément. Marion tenait dans sa main la carte de sa maîtresse et semblait sous le choc. Il se força à garder son calme et bafouilla maladroitement :
— C’est… C’est un ami qui me l’a donné pour… ma promotion.
— C’est le plus mauvais mensonge que j’ai jamais entendu, répondit-elle.
Il craignit alors de la perdre. C’était tellement ridicule. Non ! Il ne pouvait la perdre juste à cause de cette carte. C’était impossible. Il l’aimait, mais il ne pouvait décemment pas lui dire la vérité. Il allait chercher à s’expliquer à l’aide d’un autre mensonge, mais elle l’en empêcha d’un geste ferme de la main. Il la vit ouvrir son propre sac à main et lui tendre une petite carte en carton. Antoine la regarda, incrédule. C’était incroyable ! C’était la même carte : ce même dégradé de bleu et la même texture. Il la déplia et lut :
« Mes félicitations. »
Cependant, l’écriture n’était pas la même. Celle-ci était plus masculine, il l’aurait juré.
— Que ? bredouilla-t-il .
— Rappelle-moi à quel moment tu as changé de vie et pourquoi ? dit Marion.
Antoine regarda alors sa compagne différemment. Combien d’amants avait-elle eu pour parvenir à un tel résultat au lit ? Et si… Antoine n’en croyait pas ses yeux. Pour lui, cela ne ...