Alex et Chloé
Datte: 02/12/2020,
Catégories:
ff,
école,
Auteur: Gigi 02, Source: Revebebe
... pas trop grosses, salle de bain, WC, le tout au second étage d’un immeuble récent ; assises sur le lit, vodka à portée de main, nous évoquons tous les bons moments que l’on a connus ensemble, en s’amusant comme des folles ; et en parlant de nos copains et copines du passé, Alex se met à philosopher sur les relations plus ou moins profondes que l’on a avec les gens.
— Tu vois, même après des années, on s’aperçoit que l’on ne se connaît jamais entièrement.
Je l’écoute à peine, je me gave de chips pour éponger la boisson qui me monte à la tête.
— Par exemple ?
— Ben, tu vois, nous deux, depuis le temps qu’on se connaît, eh bien je ne t’ai jamais vue nue…
Je la regarde, un tant soit peu étonnée.
— Ah ? Et cela te pose un problème ?
Elle se rapproche un peu.
— Un problème, non, disons que cela ne me déplairait pas…
— Me voir nue ?
— Nue… et un peu plus…
Ho ! Elle va où, là, ma copine, l’effet de l’alcool ou quoi !
— Dis-donc, tu serais pas devenue un peu lesbienne, toi ? Par hasard…
Elle pose la main sur mon bras.
— Peut-être, pourquoi pas… Tu n’as jamais eu envie d’avoir une relation amoureuse avec une fille, un jour…
— Non !
J’ai presque crié ! J’essaie de me reculer, mais elle me prend le poignet.
— Eh bien moi si ! Avec toi ! Et tu sais pourquoi ? Parce que j’ai toujours été amoureuse de toi. En secret, au point d’avoir été jalouse des garçons que tu fréquentais. Alors, maintenant que je t’ai retrouvée, j’ose te le dire… je t’aime ...
... !
Je la regarde, abasourdie.
— Non mais, ça va pas, la tête ! Je ne suis pas lesbienne, moi !
— Mais je ne te le demande pas ! Je t’aime et j’ai envie de faire l’amour avec toi !
— C’est hors de question ! Et puis lâche-moi !
Là, j’ai hurlé, elle en a lâché sa prise ; je me relève et je récupère mes affaires.
— En tout cas, moi, je ne reste pas ici ! Je te laisse à tes délires, espèce d’excitée.
Elle me regarde, désabusée.
— Tu veux que je te dise, Chloé, t’es une fille coincée, et je dirais même, coincée du cul. Dommage !
Un haussement d’épaules et je pars en claquant la porte. Mais à peine suis-je dans l’escalier que ma petite voix intérieure se fait entendre :« Pas bien malin ce que tu viens de faire là… Qu’est-ce qui t’a pris de l’envoyer bouler comme ça ! Alors qu’au fond de toi-même… Mais il a fallu que tu joues à la vierge effarouchée, à la sainte-nitouche susceptible… »
Je me cherche une excuse, c’est la faute à la vodka. Et puis non mais, je ne vais quand même pas aller m’excuser. Ce serait plutôt à elle de le faire. Et si elle veut me revoir, elle peut m’appeler.
Je sors, pas de bol, voilà qu’il pleut, et pas de parapluie… Enfin, la gare n’est pas très loin ; et dix minutes sous la flotte plus tard, complètement dégrisée, et trempée, j’aperçois le bâtiment de la SNCF. C’est alors que je prends conscience de ma bêtise… À cette heure-ci, je n’ai plus de train. Ce que me confirme le tableau d’affichage quelques instants plus tard. Galère, ...