1. Alex et Chloé


    Datte: 02/12/2020, Catégories: ff, école, Auteur: Gigi 02, Source: Revebebe

    C’est la rentrée universitaire ; sans grand enthousiasme, je me dirige vers l’amphi 3 pour le premier cours de l’année, et je ne suis pas en avance.
    
    — Chloé !
    
    Cette voix ? C’est pas possible… je me retourne, et… Non ! C’est pas vrai !
    
    — Alex ! Alexandra !
    
    On se jette dans les bras l’une de l’autre.
    
    — Alex ! Mais qu’est-ce que tu fais ici ? Je te croyais aux États-Unis, avec tes parents…
    
    Elle rit.
    
    — J’en suis revenue, il y a trois mois ; ah, ce que je suis heureuse de te revoir enfin ! Mais écoute, on va être en retard ; tu termines à quelle heure ?
    — Midi.
    — Impec’, moi aussi, on s’attend ici, d’accord ?
    — D’accord.
    
    Et on se quitte pour rejoindre nos cours respectifs en s’envoyant un baiser de la main ; Alex, ma meilleure amie, ma sœur, comme on s’amusait à le faire croire à l’époque de la primaire ; Alex, qui a suivi ses parents partis il y a deux ans s’installer aux États-Unis pour ouvrir un restaurant français ; on se connaît depuis toutes petites et on a tout partagé, nos devoirs, nos joies, nos peines, on a connu nos premiers flirts ensemble, nos premières déceptions aussi ; et puis la vie a tout dézingué ; elle est partie vivre sa vie ailleurs, loin ; j’en ai pleuré ! Et quand, un peu plus tard, j’ai dû subir le drame du divorce de mes parents, je me suis retrouvée toute seule au moment où j’aurais eu le plus besoin de sa présence. Et voilà qu’aujourd’hui, par le plus incroyable des hasards, je la retrouve, je crois bien que le ciel de ma vie ...
    ... va me paraître bien plus bleu, soudainement.
    
    Et de fait, de toute la matinée, je ne pense qu’à cela, bouillante d’impatience à l’idée de nous revoir ; à midi, je n’ai pas à la chercher bien longtemps, elle est là, à m’attendre, sans doute aussi impatiente que moi, elle n’a pas changé, physiquement ; toujours aussi blonde que moi brune, peut-être s’est-elle légèrement arrondie, sans doute à cause des habitudes alimentaires américaines, mais elle est toujours aussi mignonne et a gardé cette démarche un peu nonchalante, que j’aimais tant en elle.
    
    Vêtue d’un jean et d’une veste noire sur un tee-shirt rose fuchsia, le sac de cours à l’épaule, elle m’attend en se balançant d’une jambe sur l’autre ; son sourire, quand elle m’aperçoit, gomme instantanément toutes les avanies que j’ai pu vivre depuis des mois !
    
    — Tu sais que c’est un des plus beaux jours de ma vie ? Je croyais bien que je ne te reverrais jamais !
    
    Elle me prend les mains.
    
    — C’est valable pour moi aussi, tu sais ! Laisse-moi te regarder… Tu es toujours la même… aussi belle ; mais dis-moi, depuis que je suis revenue, je cherche à te joindre, tu as déménagé et tu n’es plus dans l’annuaire. J’avoue que j’ai pas compris.
    — Je te raconterai ! Mais, toi ? Comment, pourquoi ? Comment ça se fait que je te retrouve ici ?
    
    On se met d’accord pour aller déjeuner dans un café plutôt qu’au resto U. Et là, elle me raconte, son expérience américaine décevante, la difficulté de s’intégrer au début, sa fascination pour ...
«1234...»