Le bout du début - Histoires de Sexe

Le bout du début

... altérant son visage.

— Ne me laisse pas seule, s’il te plaît, réussit-elle à articuler entre deux sanglots. Je ne veux pas mourir ! Pas maintenant !

Il ravala une réplique vacharde sur ces amis du Dieu qui n’était pas pressé de le rejoindre. Pas le moment. Elle venait de s’excuser et dans les heures qui venaient, ils auraient assurément besoin l’un de l’autre. Alors inutile de semer la zizanie. Autant partir sur une bonne impression.

— Ok, Susan ! Nous resterons ensemble. Quelle cabine préférez-vous ? interrogea-t-il en s’efforçant de prendre un ton léger. La mienne ou la vôtre ?

Aucune réaction ! Après sa supplique, elle s’était laissé retomber sur son siège. La tête dans les mains, elle pleurait. Il s’approcha. Devait-il la toucher ou la raisonner ? La dernière fois qu’il l’avait touchée…

— Monsieur Zeldon, vous devez vous dépêcher. Impact dans 30 secondes.

Plus le temps de tergiverser. Heinrich la saisit par l’épaule et l’attira à lui. Elle n’émit aucune protestation. Au contraire une fois debout, son corps inerte s’abandonna contre le sien. Il l’enlaça et l’emmena vers une cabine. Pas la sienne car elle était trop bordélique. Malgré le tragique de la situation, une nanoseconde, il eut envie de rire. Qui aurait pu imaginer qu’un jour, il accompagnerait Sœur Susan dans sa chambre en la tenant dans ses bras.

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17 août 2098, an 82 de l’Empire, 9 h 30 P.M.T., quelque part au-delà du Système Solaire.

Aussitôt à l’intérieur, il la ...

... fit asseoir sur la couchette. Ensuite, il arma et verrouilla le PersonalProtect. Geste dérisoire. S’ils heurtaient un météorite, fin de l’histoire.

Susan retrouvait son self-control. Elle se blottit contre la paroi de sa couchette.

— Je suis désolée, Heinrich. Tout ça est de ma faute.
— De votre faute. Allez arrêtez, je ne me suis pas montré très sympa avec vous non plus.
— Ce n’est pas de ça que je veux parler, mais oui : c’est aussi de ma faute

Il n’y comprenait plus rien.

— Alors de quoi voulez-vous parler ?
— Des météorites. C’est Le Dieu qui me punit pour avoir laissé entrer le démon. Je suis désolée de vous…

Il s’assit à côté d’elle et prenant ses mains entre les siennes :

— Arrêtez ! Votre Dieu n’est pour rien dans cet amas de météorites. Ou s’il y est pour quelque chose, ce n’est pas pour la raison que vous avancez.
— Si, j’ai trahi ma foi, je me suis comportée comme une Messaline.
— Écoutez-moi bien, Susan ! Si ce n’est pas la colère du Dieu à votre égard qui nous a mis dans cette situation, nous survivrons.

Il ne se mouillait pas trop en disant cela. Et si par miracle, ils s’en sortaient, ce serait un argument positif. Et il réussit… presque. En tout cas, elle douta… un instant.

— Vous croyez ? Vous êtes gentil, mais je sais bien que…

Le Nicolas 1er se mit brutalement à vibrer. Il tanguait tel un bateau sur une mer démontée. Les projetant dans une direction pour la seconde suivante les précipiter dans la direction inverse. Soumis à ces ...