1. COLLECTION ZONE ROUGE. Mes origines allemandes. Saison I (5/5)


    Datte: 23/11/2020, Catégories: Dans la zone rouge, Auteur: CHRIS71, Source: Hds

    Mamy Marlène avait-elle des dons de voyance ?
    
    Il est vrai que souvent elle aimait me tirer les tarauds, chaque fois elle voyait un homme jeune qui savait me donner de beaux enfants.
    
    Mais une nouvelle fois, les verres s’entrechoquent et mamy est prête à reprendre son récit qui me passionne.
    
    - La guerre n’était pas loin de se terminer, du moins nous voulions l’espérer bien que l’avancée de nos ennemies, il faut s’en souvenir pouvait nous faire peur.
    
    Un matin, alors que nous déjeunions dans le réfectoire, dont je ne vous ai pas encore parlé, où nous nous réunissions par affinité et souvent par chambre, car rares étaient les filles qui ne s’occupaient pas du gazon d’une autre fille, nous avons eu confirmation que les forces américaines avaient bien débarquée avec les alliés depuis l’Angleterre.
    
    Hélas, nos hommes malgré de lourdes pertes résistaient entre notre bordel et eux.
    
    La conversation était précise, nous allions être évacués vers l’arrière au risque de nous faire prendre en tenaille par les troupes soviétiques.
    
    Les dernières filles qui nous avaient été amenées parlaient des monstres qu’étaient ces troupes russes et que nos hommes en noires étaient des agneaux comparés à eux.
    
    Ils nous étaient dits que lorsqu’il attrapait une fille enceinte, il lui ouvrait le ventre pour sortir ce futur Hitler.
    
    Je venais d’avoir 22 ans lorsqu’un soir, ma mère et Ingrid sont arrivés dans nos chambres grâce aux clefs qui étaient confiées à la muette.
    
    Les ...
    ... yeux pleins de sommeil, elles nous ont donné une paire de brodequins à Hilde et à moi, les grosses chaussettes qu’elles avaient apportées nous ont permis de ne pas flotter dedans.
    
    En plus des chaussures avec une paire de ciseaux, elles ont rapidement coupé des couvertures pour nous en faire des ponchos, elles avaient même déjà revêtu ce type de tenue.
    
    Nous sortions lorsque j’ai refusé de partir sans mon violon.
    
    Je pensais que si j’étais encore vivante, c’était grâce à lui, m’ayant protégé.
    
    Quand je jouais j’évitais les passes et les risques de grossesses.
    
    Ingrid voyant ma détermination nous a fait signe d’attendre dans la chambre en nous faisant le geste de ne plus parler avec son doigt.
    
    Elle est partie et de longues minutes, nous l’avons attendue.
    
    Je me demandais ce que maman manigançait avec sa maîtresse, mais j’étais déterminé à les suivre n’ayant rien à perdre, ce qui nous avait été dit sur les Russes me glaçait le dos.
    
    Elle est enfin revenue mon violon posé sur son sein et sans bruit sur nos chaussettes, car nous avions nos chaussures à la main, elle nous a conduits jusqu’à une petite porte au rez-de-chaussée.
    
    À quelques mètres un bruit de clef nous a fait des frayeurs.
    
    Nous avons eu le temps de nous cacher derrière un meuble au fond du couloir, nous avons vu passer la femme qui s’occupait de la cuisine, elle allait certainement prendre son service.
    
    Porte ouverte, depuis cinq ans après avoir remis nos chaussures, nous respirions l’air ...
«1234...»