Voyage aller
Datte: 19/11/2020,
Catégories:
h,
fh,
inconnu,
voyage,
revede,
occasion,
Auteur: A.Keelt, Source: Revebebe
Je hais les avions et les aviateurs. Je ne supporte pas l’exigüité des places, la sensation d’être entre les mains de… de qui ? d’un pilote confirmé, ou d’un pilote en milieu de carrière, sans grande perspective, que sa femme a quitté dès que les enfants étaient un peu grands, qui n’y pense pas vraiment quand il se reprend un petit cognac, qui n’y pense pas vraiment quand il finit la soirée avec la nouvelle hôtesse de l’air, celle dont il croit encore qu’elle est impressionnée par ses heures de vol. Bref, à peine installé je m’installe sur mon siège, évite de manger – généralement les turbulences s’annoncent en même temps que le plateau-repas –, musique aux oreilles, et les heures de voyage se passent entre somnolence et tentative de lire quelque chose, voire – si l’entourage s’y prête – quelque rêverie érotique.
Par exemple avec une des hôtesses, ce ne sont pas les scénarios qui manquent, le petit coup vite fait à l’arrière, ses mains contre la carlingue, penchée en avant, cambrée, une vague lueur éclairant mon sexe qui s’enfonce en elle ; la fellation discrète, le petit chapeau siglé de la compagnie aérienne qui monte et descend ; ou pourquoi pas carrément l’orgie dans la cabine de pilotage, les hôtesses à quatre pattes, en porte-jarretelles, les seins sortis de leurs soutiens-gorge, prises avec rudesse par le pilote ou le copilote – quand ils tombent la veste on les confond. Ou avec la femme d’affaires en tailleur strict assise à côté, qui relit sans lever la tête ...
... quelque projet de contrat, mais qui laissait sans s’en apercevoir entrevoir le haut d’un bas dans la salle d’embarquement. Pas de doute à avoir, l’éclat de sa peau blanche tranchait nettement avec le sombre moiré de ses jambes. À mi-vol les passagers ronflent, ou regardent le film, ou regardent une série américaine sur leur tablette. Ambiance apathique, grondement sourd des réacteurs.
Nous sommes côte à côte, sur les deux sièges au bord du hublot. Au loin sur la ligne d’horizon, le soleil qui ne veut pas disparaître, nous le poursuivons depuis le début du voyage, elle le regarde la tête tournée vers le ciel au-dessus d’une moquette de nuages, j’admire à la dérobée son visage, fin, doux, qui m’apparaît comme s’il captait toute la faible lumière des loupiotes et celle du soleil au loin, et qui lui apporte ses reflets cuivrés. Sa cuisse presse un peu contre ma cuisse, avec un léger mouvement de va-et-vient que j’accompagne à mon tour. Elle tourne son visage vers moi, un demi-sourire à la bouche. Ses dents découvertes, lèvres entrouvertes qui laissent passer un petit bout de langue. Sa main se pose sur mon genou, de l’autre elle attrape la couverture et la remonte sur nos jambes. Sa main explore ma cuisse, envoyant chaque milliseconde une décharge dans tout mon corps. Je glisse une main dans son dos, passe doucement sous son chemisier. Lorsque je la pose je la sens tressaillir, le contact de ma main froide sur sa peau pleine de chaleur, chaleur qui rapidement emplit ma main qui lui ...