6 février 2048
Datte: 25/04/2018,
Catégories:
fh,
hplusag,
amour,
Oral
69,
pénétratio,
Auteur: Nooz, Source: Revebebe
... contre moi, cela lui fait du bien. Les sanglots s’espacent.
— Il y a presque sept ans, j’étais en mission à Ramallah. À cette époque, des chirurgiens transformaient des jeunes gens – hommes ou femmes – en bombes humaines indétectables, causant une psychose énorme dans mon pays et beaucoup de morts et de blessés. Je rentrais en fin d’après-midi dans la banlieue. Un peloton israélien, des jeunes recrues, me contrôlent. Jusque-là, rien d’inhabituel, mais j’étais seule et ils m’ont embarquée sous un motif fallacieux. Ils m’ont emmenée dans une maison en ruines et ils ont commencé à me frapper.
— Tu aurais pu te défendre ; je pense qu’ils n’auraient pas fait le poids.
— Bien sûr, mais je brûlais ma couverture. Alors j’ai laissé faire. Si l’on n’en était resté là, c’était bien pour ma couverture, mais ça a dérapé.
Un sanglot enroue sa voix, et de nouveau des larmes perlent aux coins de ses cils. Je les essuie affectueusement et la serre plus fort.
— Ils étaient quatre, et ils m’ont utilisée comme un jouet par tous les orifices. Il faisait nuit quand ils m’ont abandonnée. Je suis restée prostrée, sanglotante, les vêtements en lambeaux. C’est un vieil homme qui m’a trouvée au matin ; il m’a recueillie avec sa femme. Je suis restée plusieurs jours sans manger, dans un mutisme total. Ces deux Gazaouis m’ont sauvé la vie. Ils ont vite compris que je j’étais Israélienne : aucune fille ne serait rentrée seule, elles connaissent trop le risque encouru. J’avais entendu des ...
... rumeurs que j’avais assimilées à de la propagande, mais jamais je n’aurais pensé que notre armée puisse s’abaisser à de telles exactions. J’étais candide. Malgré la découverte de mon appartenance, ils m’ont soignée et ne m’ont pas dénoncée. De retour à Tel Aviv, je me suis plainte à ma hiérarchie et ai demandé des sanctions pour le peloton. Le seul retour que j’ai eu, c’est d’être écartée de mon unité et de recevoir des lettres d’insultes et de menaces. Plus personne ne me parlait. J’étais ostracisée. Je me suis battue contre cet état de fait ; je suis allée voir les journaux, leur ai raconté mon histoire, et la réponse m’a stupéfiée : « Je n’étais pas la première, et c’était la politique du gouvernement de briser la résistance palestinienne par tous les moyens ». J’ai compris que mon État était rentré dans le syndrome de Massada et que je ne pouvais plus adhérer à cette folie collective. J’en ai parlé à mes parents ; ils m’ont rejetée comme une paria. J’ai déserté via l’Égypte. C’est Hélène qui m’a recueillie en France. Je suis entrée dans la Compagnie dorée un an plus tard. Deux ans plus tard, le gouvernement ultra-orthodoxe détruisait la mosquée d’Al Aqsa, faisant d’Israël un état infréquentable ; et pour la première fois, les États-Unis n’ont pas émis de veto au Conseil de sécurité sur l’embargo total dans le pays. Depuis, la moitié de la population est redevenue un peuple errant.
Le silence est retombé, entrecoupé par des soupirs. Je ne peux que serrer ce petit corps ...